comment céder son entreprise

Comment céder son entreprise dans les meilleures conditions ?

Publié le 02/05/2024 14:02 | Mis à jour le 06/05/2024 09:23 | 9 min de lecture

Dans un précédent article nous vous parlions de la reprise d’entreprise et partagions avec vous le retour d’expérience d’entrepreneurs repreneurs. Et qui dit « repreneurs » dit « cédants ». Si la transmission fait partie de la vie de l’entreprise et de tout entrepreneur, elle n’est pas pour autant anodine. C’est en effet une étape importante pour tout dirigeant, la fin d’une aventure, un changement de vie.

Si vous souhaitez céder votre entreprise, voici les différentes étapes par lesquelles vous devrez passer et quelques conseils pour réussir cette passation en douceur.

Céder son entreprise : 5 questions que chaque dirigeant / entrepreneur doit se poser

Comme dans de nombreux cas, la préparation est la clé de la réussite.

L’idéal est donc de se préparer à une éventuelle reprise de son entreprise le plus en amont. Le dirigeant doit pouvoir avoir suffisamment de temps pour s’informer, réfléchir à cette possibilité et enfin s’y préparer.

La première question à se poser est bien évidemment « pourquoi ? ».

Pour quelle(s) raison(s) céder son entreprise ? (Départ à la retraite, envie de monter un nouveau projet, envie de changer de domaine, un marché qui semble incertain...). La réponse à cette question est essentielle puisque c’est en fonction de cela que vous allez préparer et mener votre transmission.

La deuxième question est « quand ? ».

A vous de définir l’année ou le meilleur moment pour cette transmission d'entreprise. Vous pourrez ainsi baliser les étapes de la préparation.

Si vous vous y prenez à un an de la retraite plutôt qu’à quelques mois, vous aurez plus de temps pour trouver LE repreneur qu’il vous faut. Mais si vous souhaitez vous lancer dans une nouvelle aventure, votre timing sera raccourci et vous aurez alors une échéance.

L'intérêt de fixer une date est de pouvoir avoir un horizon et ainsi mieux visualiser les étapes qui vous attendent pour réussir la cession de votre entreprise.

« A qui ? » est la troisième question à laquelle vous devrez répondre.

Les possibilités sont nombreuses pour les dirigeants d’entreprise. Chacun peut choisir de vendre à un membre de sa famille, à un salarié de l’entreprise, à un repreneur individuel (extérieur à l’entreprise) ou encore à une autre entreprise !

Si vous souhaitez céder votre entreprise à un membre de votre famille, l’organisation de la transmission ne sera pas la même que si vous souhaitez faire confiance à une autre entreprise. Tous les entrepreneurs susceptibles de reprendre votre activité ne se valent et chacun aura les arguments pour pérénniser votre entreprise, sans vous. C'est à vous qu'il revient de sélectionner l'entrepreneur qui saura développer ce que vous avez construit. A base de diagnostic, de business plan ou encore de projections, vous saurez en mesure de voir ce que va devenir votre société.

De plus, les formalités sont nombreuses dans le cadre d'une vente d'entreprise, qu'il s'agisse d'une cession ou transmission, notamment concernant la répartition des titres. Le montant des parts peut être négocié, ou fermé, et chaque acteur doit y trouver son compte. 

La quatrième question est liée à la première puisqu’il s’agit de savoir ce que vous allez faire après !

Si vous n’avez pas prévu de vous lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale, essayez de prévoir une activité dans laquelle vous pourrez pleinement vous investir. Interrogez-vous sur toutes ces choses que nous n’avez jamais eu le temps de faire jusqu’à présent pour trouver une nouvelle occupation. Il peut s’agir d’une activité sportive, culturelle, voyager, jardiner... les choix sont vastes.

Ne vous y trompez par, ce point est crucial ! Ne le négligez surtout pas. Il arrive en effet que certains cédants ressentent un vide après la vente de leur entreprise et connaissent une période de déprime. Évitez cela en vous posant cette question rapidement et ne prenez votre décision finale que lorsque vous serez prêt.

Voir "l'après", c'est aussi un moyen de vous détacher de votre société. Certains ont du mal à couper les liens avec leur ancienne vie, et de laisser le nouvel acquereur faire ce qu'il lui semble bon pour le développement de votre ancienne société. Trouvez le projet qui vous convient pour vivre votre nouvelle vie.

Enfin, la dernière question est surement la plus importante : êtes-vous (vraiment) prêt ?

Elle peut surprendre, mais chaque cédant doit véritablement s’interroger à ce sujet. Certains ont déjà décidé, au dernier moment, de faire marche arrière car ils n’étaient plus sûrs de leur décision et ne voulaient donc plus vendre. Revenir sur sa décision alors que le processus était bien avancé est une perte de temps pour le cédant, le repreneur et tous les acteurs sollicités.

Au dirigeant alors de bien savoir ce que cette transmission implique, les changements à venir dans sa vie personnelle comme professionnelle, son statut, ses habitudes...

Suite à cette première étape préparatoire, vous pourrez alors décider d’enclencher le processus de recherche de repreneur. Cette préparation en amont a également un autre avantage. Elle permet en effet de ne pas être pris au dépourvu si des repreneurs vous contactent spontanément (oui, cela est possible !).

Pour bien vendre, il faut bien diagnostiquer !

Si les potentiels repreneurs doivent vous convaincre, vous devrez les convaincre tout autant.

Commencez donc par réaliser un « check-up » de votre entreprise. Quels sont les points qui peuvent poser problème lors de la revente ? Les possibles pistes d’amélioration ? Ou encore les points forts de votre business ? Vous pourrez alors trouver des solutions pour remédier à ces points faibles et vous aurez les arguments pour valoriser votre société lors de la négociation.

Réalisez un état des lieux général et allez ensuite plus en profondeur sur les sujets qui doivent être retravaillés. Quelques diagnostics peuvent ainsi être utiles :

  • Comptable
  • Economique
  • Financier
  • Humain et organisationnel
  • Juridique
  • Réglementaire
  • Social

Pour plus d’informations sur ces diagnostics, nous vous invitons à découvrir la page dédiée sur le site des CCI de France. La CCI peut d’ailleurs vous aider en vous proposant une première étape de diagnostic général. Cela vous permettra d’y voir plus clair et de hiérarchiser les besoins. La mise en œuvre des diagnostics évoqués plus haut sera alors facilitée.

N’oubliez pas que vous devez avant tout donner envie au repreneur de choisir votre entreprise plutôt qu’une autre ! C’est un véritable jeu de séduction dans les deux sens !

Il n'est rare également de proposer un business plan au futur acquéreur, afin qu'il visualise les perspectives de développement de votre activité, et apporter des éléments nouveaux qui favoriseront la cession de votre entreprise.

Comment trouver un repreneur d’entreprise ? 

Une fois que vous serez prêts à céder votre entreprise, il vous faudra partir à la recherche de potentiels repreneurs. Pour ce faire, vous pouvez consulter les bases de repreneurs. Celles-ci vous permettent de :

  • repérer des repreneurs potentiels qui sont en phase avec vos attentes (tout en respectant votre désir de confidentialité)
  • prendre contact avec les candidats soit directement soit en passant par un intermédiaire.

Le site de la BPI France regroupe notamment plusieurs bases de preneurs. Vous pourrez trouver la liste ici.

Le bouche-à-oreille peut également être une solution pour la vente de votre société. Néanmoins, les concurrents ne se manifesteront pas tous en même temps, et cela peut être un inconvénient. En effet, vous ne pourrez pas mettre en place une réelle compétition entre eux et comparer leurs offres de reprise. Vous risquez même de privilégier une piste plutôt qu'une autre, sans poser un diagnostic clair et objectif.

Enfin, l’approche directe de quelques candidats peut être envisagée si vous avez identifié des acquéreurs naturels. Attention toutefois si vous envisagez de vous rapprocher de vos concurrents : méfiez-vous des contrecoups au cas où la démarche n’aboutissait pas.

Se faire aider : essentiel pour réussir sa transmission d’entreprise ! 

Si la préparation est la clé de la réussite, l’accompagnement joue également un rôle essentiel pour toute cession d'entreprise.

Profitez de l’aide des professionnels et n’hésitez pas à les solliciter : leurs conseils sont précieux et ils sont là pour vous aider dans vos démarches !

Les CCI de France, mais aussi les Chambres de Métiers et de l’Artisanat sont les principales structures qui accompagnent les cédants. A chaque étape, vous serez en mesure d'évaluer la faisabilité et les perspectives de votre cession ou transmission. 

De telles structures pourront vous apporter un ensemble de compétences et expertises. Elles seront un support légitime pour toutes les formalités qui vous attendent et pour vous aider à établir un diagnostic objectif de votre situation. Elles ont à leurs disposition des outils adaptés pour faciliter votre cession et vous donner toutes les informations dont vous avez besoin. Elles peuvent notamment vous aider pour :

  • réaliser un diagnostic de cessibilité – comme évoqué plus haut
  • réaliser une évaluation de votre entreprise
  • faire votre dossier de présentation de l’entreprise, tel que l'on peut retrouver dans un business plan
  • préparer et diffuser une annonce de cession
  • gérer des bourses d’opportunités
  • sélectionner des candidats pour la vente de votre société

Aider : la dernière étape avant votre nouveau départ !

S’il est important de vous faire accompagner dans votre démarche de cession, il l’est tout autant d’aider votre repreneur à votre tour. Accompagnez-le dans ce nouveau challenge. Définissez ensemble une « période d’accompagnement ». Le but ? Aider le repreneur à prendre en main l’entreprise ! Transmettez-lui votre savoir-faire, présentez-lui les clients, fournisseurs, prestataires. Cette transition est un moyen idéal pour ne pas bouleverser le bon fonctionnement de votre société au moment de sa vente.

Cet accompagnement doit être évoqué au moment de la négociation ! Il peut être cadré (faire l’objet d’un contrat de travail, d’une convention de tutorat...) ou plus souple. Ce suivi est souvent abordé au moment de la cession de parts sociales. Cet étape clé fait du cesionnaire le nouvel associé ou le nouvel acquéreur de l'entreprise. Au delà des écrits, une cession doit également se faire par les actes.

Attention toutefois à ne pas être trop présent. Il est le nouveau chef d’entreprise et cela doit être clair pour tous les acteurs avec lesquels vous aviez l’habitude de travailler ainsi que pour les salariés !  

Dirigeants d’entreprise, nous espérons que cet article vous aura été utile pour vous aider à y voir plus clair si vous songez à céder votre entreprise.

Mettez toutes les chances de votre côté pour séduire les potentiels repreneurs et assurez-vous de l’avenir de votre entreprise, de celui de vos salariés et du vôtre ! Bonne chance pour votre nouvelle aventure !