Portage salarial ou auto-entrepreneur en 2025 : quelle solution choisir pour votre activité ?

Le portage salarial permet d’exercer une activité en toute autonomie tout en conservant les avantages du salariat. Il repose sur une relation tripartite entre vous, une société de portage et vos clients. En signant un contrat de travail, vous bénéficiez d'une couverture sociale complète tout en choisissant librement vos missions. Le statut d'auto-entrepreneur offre une solution rapide et souple pour démarrer une activité indépendante. Vous êtes immatriculé en quelques jours, gérez directement votre chiffre d’affaires et profitez d’un régime fiscal simplifié. En contrepartie, vous assumez l’ensemble de vos obligations administratives et sociales.

Gestion administrative : deux logiques opposées

En portage salarial, la société de portage gère pour vous :

• Facturation des clients
• Paiement des cotisations sociales
• Prélèvement à la source
• Édition des bulletins de salaire

Vous vous concentrez exclusivement sur votre activité. Aucun suivi comptable, aucune déclaration fiscale à effectuer vous-même. En auto-entreprise, la simplification est relative. Vous devez :

• Créer votre statut
• Établir devis et factures conformes
• Déclarer votre chiffre d’affaires
• Gérer éventuellement la TVA dès dépassement de seuils

Le gain d'autonomie s'accompagne d'une responsabilité complète sur la gestion administrative.

Comptabilité et fiscalité : une différence de structure

En portage salarial, vous êtes imposé comme un salarié. La société de portage applique directement le prélèvement à la source. Aucune déclaration particulière n'est à effectuer. En auto-entrepreneuriat, vous devez tenir :

• Un livre de recettes
• Les justificatifs de vos ventes et prestations
• La déclaration régulière de votre chiffre d'affaires

Vous pouvez opter pour le versement libératoire afin de simplifier votre imposition sur le revenu.

Protection sociale : un écart majeur

Le portage salarial vous confère une protection sociale identique à celle d'un salarié :

• Assurance maladie avec indemnités journalières
• Assurance chômage
• Retraite de base et complémentaire
• Prévoyance
• Mutuelle d’entreprise

Cette couverture permet de lisser les risques, notamment en cas d'interruption d'activité. L'auto-entrepreneuriat prévoit une protection plus restreinte :

• Assurance maladie minimale
• Retraite de base (et complémentaire pour certaines professions depuis 2024)

Vous n’êtes pas couvert en cas de chômage et la perception d'indemnités journalières est conditionnée à des souscriptions supplémentaires.

Cotisations et rendement financier

En portage salarial, vos charges représentent environ 50% de votre chiffre d'affaires (cotisations + frais de gestion). Le filet social justifie cette ponction. En auto-entreprise, les cotisations sont plus faibles : entre 12,3% et 24,6% du chiffre d'affaires selon l'activité. Le gain financier immédiat est important, mais la contrepartie est une couverture sociale amoindrie. À chiffre d'affaires égal, votre rémunération nette sera plus élevée en auto-entrepreneuriat.

Plafonds de chiffre d'affaires et TVA

En portage salarial, aucun plafond n'est imposé. Votre activité peut croître sans restrictions financières. Le salaire minimum est cependant fixé à 2 749,50 euros brut mensuels. En auto-entrepreprise, deux limites existent en 2025 :

• 188 700 € pour les activités commerciales
• 77 700 € pour les prestations de services

Dès dépassement des seuils de TVA (élevés respectivement à 200 000 € et 80 000 €), la gestion fiscale se complexifie.

La réforme des seuils de TVA en 2025

En 2025, les plafonds de franchise de TVA ont été relevés à 200 000 € pour les ventes de marchandises et à 80 000 € pour les prestations de services. Cette évolution vise à donner davantage de marge de manœuvre aux auto-entrepreneurs avant de devoir facturer et reverser la TVA. Parallèlement, un projet de seuil unique de franchise à 25 000 € avait été envisagé, mais sa mise en application a été suspendue jusqu'au 1er juin 2025. Si elle devait entrer en vigueur, cette réforme bouleverserait l'équilibre actuel en rendant le régime beaucoup moins attractif pour les petites activités.

Crédit bancaire et investissements

Le portage salarial facilite grandement l'accès au crédit immobilier ou professionnel. Trois bulletins de salaire stables suffisent souvent à convaincre les banques. L'auto-entrepreneuriat reste pénalisant pour les crédits. L'irrégularité des revenus et l'absence de bulletin de salaire complexifient les demandes de financement. Activités éligibles Le portage salarial concerne essentiellement les prestations intellectuelles : conseil, formation, management de transition. L'auto-entrepreneuriat s'adresse à une palette beaucoup plus large : artisanat, commerce, professions libérales. Les professions manuelles ne sont pas compatibles avec le portage salarial.

Perspectives 2025 : à surveiller

• Hausse progressive des cotisations sociales pour les professions libérales sous micro-social jusqu'en juillet 2026.
• Évolution des seuils de TVA : maintien de la franchise élevée jusqu'à juin 2025.
• Assouplissement pour les services à la personne : cumul d'activités autorisé dans certaines limites.

Ces ajustements rendent le suivi réglementaire indispensable pour préserver les avantages du statut choisi.

Peut-on cumuler portage salarial et auto-entrepreprise ?

Oui, à condition de respecter des activités distinctes et de ne pas mélanger les flux financiers. Le cumul permet :

• De sécuriser une partie de ses revenus
• D'optimiser sa fiscalité
• De tester une nouvelle activité sans risques majeurs

Il demande cependant une vigilance stricte sur les seuils de chiffre d'affaires en auto-entreprise.

Quel statut selon votre profil ?

Optez pour le portage salarial si vous recherchez :

• Une protection sociale complète
• La facilité d’accès au crédit
• La simplicité administrative totale
• Le développement sans plafond de chiffre d'affaires

Privilégiez l'auto-entrepreneuriat si vous souhaitez :

• Optimiser votre rémunération nette
• Débuter sans formalités lourdes
• Exercer une activité complémentaire
• Conserver une gestion souple et rapide

Chaque option répond à des logiques différentes. Votre choix doit s'appuyer sur une analyse lucide de votre situation, de vos ambitions et de votre tolérance au risque.