Paroles d’entrepreneur : Maxime Verner, startuper, conseiller et candidat à la présidentielle 2017 !
Nous avions rencontré Maxime Verner l’année dernière, il était speaker lors de notre conférence « Entrepreneurs : Antidote anti-crise ». Ce jeune homme de 26 ans réalise un parcours complètement atypique et se lance dans de nombreux projets aussi bien politiques, sociaux et entrepreneuriaux. Rencontre avec ce caméléon de la génération Y.
Maxime Verner
Hiscox : Bonjour Maxime, explique-nous ton parcours Maxime Verner
Je viens d’un quartier populaire près de Lyon, d’un milieu modeste. J’ai toujours eu une passion pour la politique depuis tout petit sans forcément arriver à me l’expliquer. Je voyais juste beaucoup d’injustice autour de moi donc je voulais agir et changer les choses. C’est pourquoi dès 14 ans j’ai commencé à monter des associations avec des amis et je me suis présenté aux municipales de Bron. Avec l’association des Jeunes de France, nous sommes parvenus au fil des années à faire passer une réforme du permis mais également à faire passer l’éligibilité à 18 ans à toutes les élections. Je me suis présenté aux présidentielles en 2012 pour promouvoir la transmission entre les générations. J’ai récolté 358 parrainages, pas assez pour aller jusqu’au bout mais ce n’était qu'un début. Ensuite après être sorti du CELSA, je n’avais pas envie d’être salarié. Mes expériences de stage me donnaient envie de créer ma boîte, et je l'ai fait avec deux amis.
Et donc tu as monté ta startup dans le conseil Hesychia ?
Oui avec mes deux associés, nous nous sommes d’abord lancés dans le conseil en RH sur le recrutement et l'intégration des jeunes. Dans un deuxième temps, nous nous sommes concentrés sur du conseil pour les startups qui cassent des monopoles, comme Lunettes pour tous, dans leur stratégie, leurs partenariats et leur déploiement. Aujourd’hui, nous aimerions travailler sur des sujets d’éducation et de culture. Ce sont les bases de toute société. Nous n’avons pas vocation à devenir un groupe, nous considérons le conseil comme de l’artisanat. Nous ne faisons pas que conseiller, nous déployons aussi et pour cela nous avons besoin d'engagement, de proximité, de temps.
Pourquoi s’être lancé en startup et non en freelance ?
Car seul on a moins de compétences et on est moins pertinent qu’à trois. Ensemble nous avons pu développer une intelligence collective et plusieurs compétences distinctes. Et bien sûr nous avions plus de temps qu’en freelance pour accompagner nos clients. Enfin, quand une startup accompagne une autre startup, elle se sent plus comprise. Nous vivons les mêmes difficultés, les mêmes challenges, nous avons les mêmes règles du jeu. Fiscalement parlant, j'aurai intérêt à être freelance, mais je veux construire des méthodes, des outils et des productions de l’esprit et ma société m'offre la possibilité de financer, à l’avenir, des projets et des développements. Par exemple, l’an passé, nous avons républié un livre introuvable de l'académicien Jean Clair sur une oeuvre de Marcel Duchamp. Nous tenons aussi depuis deux ans le webzine forwards.fr qui présente des personnalités inspirantes en direction notamment des jeunes qui cherchent une vocation.
Peux-tu nous parler de l’association Jeunes de France que tu diriges ?
Depuis sa création en 2006, nous avons accompagné un millier de jeunes sur plusieurs fronts. Nous allons lancer une université populaire participative et décentralisée avec des ateliers pour transmettre aux jeunes et mettre en place un format en ligne avec des cours augmentés, sur des sujets que chacun pourra proposer. Oui avec les mêmes associés qui sont aussi des amis bien sûr. Nous avons lancé il y a deux ans un webzine avec des portraits d’entrepreneurs ou de personnes inspirantes venant de tout bord. Nous allons encore le développer dans les prochains mois ! Tu es donc un véritable serial entrepreneur ! Je ne me vois pas vraiment comme un entrepreneur, plutôt comme un conseiller des entrepreneurs ! Je n’ai pas à gérer un capital même si on a de beaux projets. Ma priorité c’est de booster l’innovation aussi bien dans les entreprises, chez les jeunes et dans la vie politique !
Quelles sont tes difficultés au quotidien ?
Ma principale difficulté est financière : Je ne suis pas salarié, donc je gagne 10 fois moins que si j’étais salarié. Nous avons des dividendes mais pas de salaire… mais c’est le choix que j’ai fait pour plus de liberté et de responsabilité. Quels sont tes challenges en tant que candidat à la présidentielle 2017 ? Partir de mon expérience de conseiller et d’entrepreneur pour apporter de vraies solutions aux citoyens français. Avec mon équipe (mes associés, des personnes de l’association, des amis et également ceux qui m’ont suivi durant ma campagne de 2012), nous préparons le programme pour 2017. Nous tentons de réfléchir ensemble à la politique d’après, complètement en rupture avec les différents partis au pouvoir. Notre ambition est de nous écarter de ces partis pour offrir de nouvelles propositions aux citoyens et répondre aux problématiques des jeunes dans la société. Par exemple : plus de facilités pour les entrepreneurs et les indépendants, et moins de fracture entre les familles aisées / familles modestes dans notre pays en instaurant un régime unique des retraites.
Nous avons mené une étude en septembre dernier qui pointait le manque de culture de l’entrepreneuriat dans l’éducation. Qu’en penses-tu ?
Les artisans et les chefs d’entreprise doivent diffuser la culture de l’entrepreneuriat car les professeurs ne l’ont pas. Il faut donc développer les échanges entre l’école et l’entreprise et ce dès le primaire.
Il faudrait penser aussi à une manière d’apprendre différente : pourquoi pas avoir des élèves chercheurs très tôt ?
Car n’importe quel enfant est maintenant capable de trouver l’information sur internet, il faut les accompagner pour développer leurs compétences. La révolution économique et entrepreneuriale de la France viendra des jeunes, donc il faut les préparer !
Enfin, quels seraient tes conseils pour ceux qui souhaiterai en se lancer ? Tes conseils pour un entrepreneur ?
Il faut d’abord bien tester son marché pour être sûr que le projet fait sens. Ensuite, effectuer un travail sur soi pour comprendre ses valeurs, ses motivations et être clair avec soi-même avant d’affronter le jugement des autres, clients, partenaires, salariés ou investisseurs. Et enfin bien sûr, bien s’entourer pour pouvoir tester ses idées, parler avec ses clients, ne jamais arrêter de se questionner. En bref, il faut être en pivot permanent !
Merci Maxime pour ton témoignage !