#ADNentrepreneur - Portraits de startupers par Sébastien Bourguignon
Il nous présente aujourd’hui son nouveau livre blanc « 100 #PortraitDeStartuper - Saison 2 » qui regroupe les portraits de la deuxième saison soit 112 startupers. Nous avons profité de la sortie de cet ouvrage, pour l’interroger sur les rencontres qu’il a pu faire, recueillir ses bons conseils pour les entrepreneurs et ses réactions vis-à-vis de la 9ème édition de notre étude #ADNentrepreneur.
Quels sont les points communs des startupers que vous avez interviewés ?
Je retrouve beaucoup de similitudes dans les profils des différents startupers qui ont participé à l’aventure en 2016 et figurent au livre blanc que je viens de publier « 100 #PortraitDeStartuper - Saison 2 ». Ce que je retiens avant tout : ils sont globalement tous passionnés, créatifs et curieux. Cela peut sembler évident mais il s’agit de traits de caractères qui ressortent sur une centaine de réponses pour cette saison, mais que je peux élargir à l’ensemble des startupers ayant participé au projet depuis 2015 soit presque 300 ! Autre point frappant : ils ont un fort niveau de résilience et sont persévérants dans la durée. C’est compréhensible puisqu’il faut savoir rebondir après un échec ou une difficulté. Un autre point commun, alors même que je ne fais aucune sélection en amont quant aux startupers qui répondent, ils sont 77,9% à avoir un niveau de formation initiale à Bac+5 ou plus, que cela soit en école de commerce, en école d’ingénieur ou à l’université. La question que l’on pourrait se poser est faut-il avoir fait des études longues pour devenir startuper? Je pense que le raccourci serait trop facile ! Si le fait d’avoir suivi un cursus initial long permet sûrement de faciliter la prise de risques et la capacité à se lancer en prenant en compte les tenants et aboutissants de l'entreprenariat, cela ne fait pas tout. Et surtout, cela ne garantit pas forcément le succès. D’ailleurs, dans les quelques 22% restants, on trouve aussi des entrepreneurs autodidactes ou ayant fait des études courtes. Ce n’est donc pas un freinpour monter leur société. Mais avoir fait des études longues, qui plus est dans une grande école permet de disposer d’un réseau dense et intéressant pour trouver des clients, des conseils ou des financements lorsqu’on veut créer sa société.
Quels sont selon vous les meilleurs conseils à donner aux entrepreneurs ?
À la question « Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’entreprenariat ? », les trois conseils que l’on retrouve le plus souvent dans les réponses données par les startupers sont : lance-toi, teste ton idée et entoure-toi des bonnes personnes. Le premier point est vraiment un message fort de l’ensemble des entrepreneurs interviewés : si on a une idée il faut y aller, il faut se lancer, oser ! Mais bien évidemment personne ne dit qu’il faut le faire dans n’importe quelle condition. Ensuite et finalement c’est un peu le corolaire du premier conseil, il faut tester son idée. On entend souvent qu’il faut en dire le moins possible sur une idée. Pourtant jil faut en parler un maximum, confronter son idée à ses clients potentiels, à son entourage, à des gens qu’on ne connait pas. La crainte de se faire voler une idée n’est souvent pas fondée, et le plus important n’est de toute façon pas d’avoir une bonne idée mais de l’exécuter de manière à ce qu’elle devienne un produit ou service qui se vende et pourquoi pas qui ait du succès. Enfin, le dernier conseil est sûrement celui qui pourrait être un facteur d’échec assuré s’il n’était pas respecté. Pour qu’une idée aboutisse, il faut choisir des associés et des salariés aussi engagés et investis que vous, qui vous aideront à faire avancer votre projet. . On voit trop souvent des startups dont les co-fondateurs ne s’entendent plus ou qui explosent en plein vol pour cause d’incompatibilité d’humeur. Les investisseurs (VC, business angels, banques…) sont d’ailleurs extrêmement attentifs à l’équipe qui porte le projet dans lequel on leur demande d’investir.
Quels sont vos conseils aux entrepreneurs pour innover ?
Mon premier conseil serait de rester en veille sur ce qui se passe dans son secteur d’activité, et de manière large,tous les secteurs d'activité. Savoir détecter les signaux faibles, apprendre à les identifier et à s’en emparer. Evaluer ce que cela pourrait avoir comme impact sur son entreprise ou sur le secteur. Quelles opportunités cela pourrait apporter. Les réseaux sociaux sont un excellent outil pour réaliser cette veille. Cela peut être une innovation technologique, une nouvelle méthode de travail, de nouvelles formes d’organisations plus performantes, ou même une nouvelle contrainte règlementaire ou juridique. Ce qu’il est important de retenir, c’est que l’innovation ne consiste pas forcément à faire quelque chose que les autres ne font pas. Cela peut être juste de faire quelque chose autrement ce que les autres font déjà mais que vous ne faites pas encore aujourd’hui. Mon deuxième conseil serait d’avoir un sponsorship de la part du dirigeant : il doit être impliqué personnellement dans la démarche d’innovation, être moteur et montrer l’exemple. Sans cela, le reste des équipes de l’entreprise ne se donnera pas forcément ni le mal de tenter d’innover ni même le droit de le faire. Attention toutefois à ne pas le faire sans compétences. Il faut se baser sur des ressources formées et expérimentées, soit en les recrutant soit en les formant soit en vous faisant accompagner par des sociétés qui savent le faire. Enfin mon dernier conseil est de ne pas chercher un retour sur investissement à tout prix concernant un projet ou une démarche d'innovation. L’innovation est porteuse de risques qu’il faut savoir maitriser mais qu’il faut parfois aussi savoir accepter. De fait, chercher absolument un ROI sur une innovation que l’on met en place est tout à fait contreproductif puisque par nature cela peut fonctionner ou échouer.
Que pensez-vous des chiffres de l’infographie sur notre étude annuelle ADN de l’entrepreneur ?
Je constate que tout comme l’année dernière les entrepreneurs français sont optimistes et voient positivement l’avenir de leur entreprise, c’est une bonne nouvelle ! Le moral des entrepreneus est important pour la croissance. En effet, des responsables confiants dans l’avenir seront plus enclin à investir et à recruter : c’est donc une bonne nouvelle pour la relance de l’économie. D’ailleurs c’est bien ce qui ressort aussi de l’étude, avec 21% des entrepreneurs français qui prévoient des investissements plus importants en 2018. Je trouve intéressant d’ailleurs de voir que 4% des entreprises aient fait appel au crowdfunding en 2017 pour se financer, c’est un changement important de paradigme. Dans la lignée de la question précédente, on voit bien dans l’étude que l’innovation est au cœur des préoccupations des entrepreneurs avec 56% d’entre eux qui prévoient de lancer un nouveau produit. En revanche, dans une économie globalisée, il est surprenant de voir que seulement 25% des entreprises exportent... Nous devons jouer à armes égales avec les autres grandes puissances et arrêter de voir petit, il faut aller chercher le business bien au-delà des frontières françaises si on veut sortir de l’ornière. Il faut sûrement accompagner et probablement objectiver les entreprises françaises à exporter.
Merci à Sébastien Bourguignon pour cette interview et ces bons conseils !
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