Journée de la femme digitale : « La femme du futur sera connectée et entrepreneuse »
La semaine dernière se tenait à Paris la 3e Journée de la femme digitale organisée par les entrepreneuses Catherine Barba et Delphine Remy-Boutang. Plus de 600 femmes et (quelques) hommes se sont réunis autour de conférences dédiées au numérique dans le Palais Brongniart, lieu historique qui était ironiquement interdit d’accès aux femmes jusqu’en 1967. De nombreux speakers ont échangé autour de la thématique « Adoptez la digital attitude ». Partenaire des entrepreneuses, Hiscox était bien sûr présent à cette journée riche en enseignements en matière d’entrepreneuriat au féminin.
Femmes dirigeantes : le chemin reste long
Pour introduire cette journée dédiée aux femmes, Catherine Barba et Delphine Rémy Boutang ont fait appel à … un homme : Stéphane Ricard, PDG d’Orange, lequel a rappelé les bénéfices de la mixité dans l’entreprise (Orange favorise l’égalité professionnelle en interne et compte de nombreuses femmes avec des postes à responsabilité dans l’entreprise).
Selon lui, la femme du futur sera digitale, entrepreneuse, et présente à tous les niveaux de l’entreprise.
En effet, alors que 89% des postes de dirigeants sont occupés par des hommes en Europe*, les femmes peinent à trouver des postes à responsabilité dans les entreprises et souffrent souvent d’un écart de salaire très conséquent par rapport à leurs collègues masculins. Une conférence autour de la thématique des hommes qui s’engagent pour la parité était organisée. Parmi eux : Sylvain Orebi, PDG de l’entreprise Kusmi Tea qui compte 7 femmes dans un Comité de Direction de 11 personnes. il expose son point de vue sur ce que lui inspire ces hommes qui ont peur de voir des femmes à la tête de l’entreprise : à ses yeux, cette mauvaise image de la femme dirigeante viendrait d’un traumatisme dans l’enfance créé par une sœur tyrannique ! Une pointe d’humour qui souligne la crainte des hommes d’être remplacés dans leur tâche de dirigeants car ils savent très bien que les femmes d’aujourd’hui peuvent tout à fait se débrouiller sans eux. La vérité concernant cette différence homme / femme émane peut etre de Jacques Froissant, président fondateur d’Altaide que nous avons interrogé dans un Vine : elle n’existe pas ! La femme dirigeante est une femme qui a les mêmes qualités qu’un homme qui réussit. Alors que la France comptait en 2013 30% de femmes créatrices d’entreprise, le gouvernement a pour objectif d’atteindre 40% de femmes entrepreneurs en 2017 (chiffres repris dans cette infographie très intéressante). Aussi, il faut savoir que 56% des startups qui ont vu le jour pendant la récession ont été crées par des femmes selon notre dernière étude Hiscox « ADN d’un entrepreneur ».
Le secteur du numérique porteur pour les femmes entrepreneures
D’après Stéphane Richard, le digital est un outil d’émancipation de l’humanité et une chance pour les femmes. En effet, les nouveaux métiers du numérique sont porteurs de nombreuses opportunités. D’après l’étude de Capgemini consulting pour la journée de la femme digitale (cf infographie ci-dessous), 95% des interrogées ont estimé que le digital favorise la création d’entreprise. Secteur très porteur pour la création et la collaboration, les femmes y sont pour l’instant sous représentée puisqu’on en compte seulement 25%. La présence de plus de femmes dans le digital apporterait pourtant 9 milliards de PIB en plus pour le pays. Les femmes digitales sont entrepreneures ou portent des projets digitaux dans leur entreprise. Et cette transition numérique des entreprises devient primordiale : elle accélère l’innovation, favorise la collaboration et la culture d’entreprise. Enfin, elle permet de développer les services de l’entreprise et les liens avec la clientèle. Avec ses nombreuses opportunités de création d’activité et de communauté, le numérique est le métier de la transgression. C’est pourquoi, il est fait pour les femmes, qui auront beaucoup moins de barrières dans ce secteur afin de développer leur vie professionnelle tout en préservant leur vie personnelle (avec l’exemple de l’avènement des Digital Mums, qui lancent depuis leur maison des entreprises en ligne tout en s’occupant de leurs enfants).
Quelques conseils pour être une femme audacieuse et entrepreneuse
69% des femmes reconnaissent l’entrepreneuriat comme plus épanouissant que le salariat : ce chiffre annoncé lors du Salon des Entrepreneurs (lien vers notre article de blog) du mois dernier vient confirmer l’envie d’entreprendre des femmes. Mais elles ont en général moins l’ambition que les hommes de créer leurs entreprises. La raison principale est la peur d’échouer (21% des femmes contre 15% des hommes). C’est pourquoi les mentalités doivent changer : les femmes doivent prendre confiance en elles et arrêter de s’auto-censurer. Des réseaux se sont développés pour aider les femmes afin de s’affranchir de leurs propres stéréotypes et les coacher (outils de financement, concours, formation). De nombreuses femmes choisissent le mentorat pour apprendre et développer leur entreprise. Pour Catherine Barba et Delphine Rémy Boutang, véritables modèles de succès au féminin, il faut avant tout croire en soi, oser et se faire plaisir.
Dans le secteur du numérique, en plus d’être audacieuse, il faut également avoir une vision stratégique à long terme : la transition numérique se fait dans la durée et même si elle demande des livrables très fréquents, la digitalisation de l’entreprise prend du temps. Enfin, il faut veiller au décloisonnement et s’entourer de personnes qui ne font pas le même métier. Si vous êtes dans le marketing par exemple, ne discutez pas qu’avec vos collègues et entourez vous de personnes spécialisées dans la finance, la gestion, la technique, … Car le digital ne veut pas dire inhumain, il est important, que l’on soit homme ou femme, de mettre de l’émotion dans le numérique et de multiplier les échanges !