Femmes dirigeantes : La société va-t-elle vers plus de mixité ?

Publié le 29/06/2015 15:59 | Mis à jour le 26/07/2019 14:38 | 4 min de lecture

Nous étions au salon Planète PME, qui se tenait au Palais d'Iéna les 17 et 18 juin. Au programme, de nombreuses conférences sur l'innovation, le financement et la transition numérique. Nous avons notamment assisté à une conférence sur l'entrepreneuriat au féminin afin de suivre l'évolution des rôles et des mentalités.  IMG_0927

 

 

 

 

A cette occasion, le cabinet KPMG a présenté sa nouvelle étude « Portraits de femmes dirigeantes en France » . Cette étude analyse la manière dont se perçoivent ces femmes à la tête de grandes ou petites entreprises.

 

Portait des femmes dirigeantes : une évolution lente des sociétés et des mentalités

La plupart des femmes dirigeantes ont entre 30 et 40 ans, vivent en région Parisienne et managent une entreprise dans des secteurs à forte représentation féminine comme les services aux particuliers, les services sociaux ou le commerce. Alors que les femmes représentent 48% de la population active, seulement 14% des dirigeants d'entreprises étaient des dirigeantes en 2013. En 2003, elles étaient 12,8% à avoir un poste à haute responsabilité. Une évolution donc d'1,8% en 10 ans : c'est trop faible ! La manière de diriger diffère elle aussi : alors que 70% des hommes dirigeants sont seuls à la tête d'une entreprise, la moitié des femmes font parties d'une direction collégiale, donc ne décident pas seules. Pourquoi une évolution si lente ? Car les mentalités peinent à changer : de nombreux stéréotypes restent présents dans les entreprises, issus souvent de notre éducation ou de freins inconscients. Le système scolaire et nos parents doivent inculquer aux femmes le goût de l'entrepreneuriat et du management au féminin. Car les femmes elles-mêmes ont des barrières inconscientes et ont du mal à changer de mentalité : elles ont tendance à se dévaloriser et 35% s'estiment moins compétentes que les hommes.

Un 1er pas important vers la mixité ?

En ce qui concerne la mixité hommes/femmes dans les entreprises, 56% des hommes et 52% des femmes pensent que la situation s'est plutôt améliorée. Et les deux sexes s'accordent pour dire qu'ils travaillent mieux ensemble et sont plus efficaces. D'ailleurs cinq secteurs traditionnellement masculins connaissent une évolution importante de la proportion des dirigeantes : les industries agro-alimentaires, l'immobilier, l'agriculture, les biens de consommation et l'énergie. Notre société évolue petit à petit, mais nous sommes encore loin de l'égalité hommes/femmes.

Comment arriver à booster le nombre de femmes dirigeantes et d’entrepreneures ?

Dans l’étude KPMG, les hommes et les femmes s’accordent pour dire qu’ils travaillent mieux ensemble. Comment alors augmenter l’intégration des femmes dans les équipes dirigeantes ? Le cabinet propose tout d'abord de mobiliser les hommes. En effet, c'est à eux de laisser tomber les stéréotypes et d'accompagner les femmes vers plus de liberté et d'assurance. Il est également primordial de développer des actions de sensibilisation dès le plus jeune âge : cercle familial, milieu pédagogique, actions culturelles… Les femmes doivent être encouragées à entreprendre et à se lancer dans une carrière professionnelle ambitieuse. Enfin, il existe de nombreux réseaux de femmes entrepreneures qui les aident dans leur quotidien. Développer ces associations, pour ne pas laisser le mouvement s'essouffler, permettra d’assurer une évolution conséquente dans les prochaines années. Une des femmes dirigeantes interviewée dans l’étude, Stéphanie Dubrion, décrit bien ce que doit être une entreprise aujourd'hui : « L'entreprise est un acteur économique avec un rôle sociétal : il est logique qu'elle soit composée d'hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, de confessions, d'origines variées, animée par un chef d'orchestre : le chef d'entreprise. » Concluons donc par le Vine que nous avons réalisé au salon Planète PME d'une vraie chef d'orchestre : Zahia Ziouani. Cette dernière a réussi à s’imposer dans un métier exercé à 90% par des hommes ! Elle a illuminé la conférence avec son témoignage, sa gentillesse et son courage. L'entrepreneuriat au féminin pour elle, c'est oser, persévérer et innover !