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Effondrement de la création d'entreprises en France, mais 69 % des nouvelles structures sont des micro-entreprises

Publié le 25/10/2024 15:45 | Mis à jour le 25/10/2024 15:59 | 5 min de lecture

La création d'entreprises en France est un indicateur clé de la vitalité économique nationale. Les données de septembre 2024, issues de l'observatoire de la création d'entreprises de Bpifrance et l'Insee, permettent de dresser un panorama précis de cette activité. Cet article analyse les tendances, les évolutions sectorielles ainsi que la répartition territoriale de la création d'entreprises, à travers des chiffres concrets et des comparaisons éclairantes.

Une baisse globale en septembre 2024 par rapport à 2022

En septembre 2024, 86 909 entreprises ont été créées en France, soit une diminution de 9,1 % par rapport à septembre 2022, où 95 607 nouvelles structures avaient vu le jour. Cette réduction reflète un contexte de ralentissement général, qui peut être lié à plusieurs facteurs conjoncturels, notamment une incertitude économique globale ou des ajustements dans les politiques fiscales et réglementaires. Pour mieux comprendre cette évolution, il est pertinent de se pencher sur la nature des structures créées. Parmi ces 86 909 créations, 78,5 % étaient des entreprises individuelles, une proportion qui traduit la prédominance des micro-entrepreneurs dans le paysage entrepreneurial français. Les micro-entrepreneurs représentent d'ailleurs 69 % des créations totales.

Analyse par secteur : entre baisses et hausses significatives

Certains secteurs ont particulièrement souffert entre septembre 2022 et septembre 2024. Par exemple, le secteur de la construction affiche une baisse marquée de 27,9 %. Cette chute est un signal fort de la pression exercée sur les activités de bâtiment, peut-être due à la hausse des coûts des matières premières ou à des réglementations plus contraignantes. De même, le secteur des activités scientifiques et techniques présente une décroissance de 27,7 %. À l'inverse, des secteurs se distinguent par leur résilience et leur dynamisme. Le transport et entreposage, par exemple, affiche une croissance notable de 44,6 % des créations. La montée en puissance du commerce en ligne et l'importance accrue des services de livraison peuvent expliquer cette progression. De même, le commerce et réparation d'automobiles enregistre une augmentation de 22,1 %.

Évolution cumulée depuis le début de l'année

Sur les neuf premiers mois de 2024, le nombre cumulé de créations d'entreprises s'élève à 830 132, soit une progression de 5,7 % par rapport à la même période en 2022. Cette croissance est le résultat de la reprise dans certains secteurs, notamment l'industrie (+23,1 %) et les services de soutien aux entreprises (+38,5 %). Le contraste entre la baisse mensuelle et la progression annuelle met en évidence la variabilité de la création d'entreprises en fonction des mois et des événements économiques ponctuels. En d'autres termes, si septembre 2024 a connu une baisse notable, la tendance générale depuis le début de l'année reste positive.

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Répartition régionale des créations

Les données de septembre 2024 montrent une forte disparité régionale dans la création d'entreprises. La région Île-de-France reste le moteur principal de la création avec 24 015 nouvelles entreprises, mais enregistre une baisse de 9,9 % par rapport à septembre 2022. Certaines régions, telles que la Bretagne et le Centre-Val de Loire, se distinguent par une dynamique moins négative, voire légèrement positive, notamment en termes d'évolution annuelle. Les territoires ruraux, bien que moins dynamiques en volume, montrent des tendances contrastées. Les zones rurales éloignées présentent une baisse de la création d'entreprises, tandis que les petites villes semblent profiter d'un regain d'activité grâce aux initiatives comme le programme "Petites villes de demain", visant à revitaliser les centres-bourgs.

Focus sur les micro-entrepreneurs

Les micro-entrepreneurs continuent de dominer le paysage entrepreneurial, représentant 69 % des créations totales en septembre 2024. Cette forme juridique, qui offre une grande flexibilité administrative et fiscale, reste attractive pour les entrepreneurs souhaitant tester une idée de projet sans engager des coûts fixes élevés. Cependant, les micro-entrepreneurs sont également soumis à une grande variabilité d'activité, comme en témoigne la baisse de 4 % observée en septembre 2024 par rapport à 2022.

Une reprise économique sous conditions

Malgré une baisse conjoncturelle observée en septembre, les données cumulées de 2024 montrent une reprise progressive de la création d'entreprises. Cette reprise reste toutefois inégale selon les secteurs et les territoires, soulignant l'importance de politiques ciblées pour soutenir les activités en difficulté, notamment dans la construction et les services scientifiques.

La croissance dans des secteurs comme les transports, les services aux entreprises et l'industrie constitue un signe encourageant pour l'économie française. Les régions moins denses pourraient bénéficier davantage d'aides pour revitaliser l'activité économique locale, en particulier à travers des programmes publics adaptés aux spécificités des territoires.

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Source : BPI France