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Peut-on être auto entrepreneur et salarié ? Soyons clairs

Publié le 09/08/2024 10:30 | Mis à jour le 09/08/2024 15:40 | 8 min de lecture

Cumuler les statuts de salarié et d'auto-entrepreneur

Peut-on être salarié et auto-entrepreneur en même temps ? C'est une démarche qui attire de plus en plus de travailleurs désireux de diversifier leurs sources de revenus ou de développer des activités personnelles parallèles.

En tant que salarié, il est possible de se lancer dans la création d'une micro-entreprise, permettant ainsi d'exercer une activité complémentaire. Cette activité peut être totalement distincte de celle exercée chez l'employeur ou en lien avec celle-ci, mais il ne doit pas y avoir de concurrence directe.

Le cumul des deux statuts permet de profiter de la sécurité d'un contrat de travail tout en expérimentant l'entrepreneuriat et les bénéfices qu'il offre.

Néanmoins, il est essentiel de respecter certaines conditions pour éviter tout conflit d'intérêt avec l'employeur. Par exemple, il faut veiller à ne pas utiliser les ressources de l'entreprise pour l'activité entrepreneuriale, comme notamment utiliser les outils propore à l'entreprise, ou encore de profiter du temps de travail salarié pour ces propres activités d'AE. Il faut également ne pas porter atteinte à la loyauté due à l'employeur, une notion que nous allons détaillé dans cet article. La bonne gestion de ces deux statuts nécessite une organisation rigoureuse pour harmoniser les obligations professionnelles et entrepreneuriales.

En conclusion, le cumul des statuts de salarié et d'auto-entrepreneur offre des avantages uniques de combiner la stabilité d'un emploi salarié avec la flexibilité et les perspectives de croissance d'une activité indépendante.

Conditions nécessaires pour cumuler les statuts de salarié et d'auto-entrepreneur

Pour cumuler les statuts de salarié et d'auto-entrepreneur, plusieurs conditions doivent être respectées. En premier lieu, vous devez informer votre employeur de votre volonté de pouvoir exercer une activité complémentaire et que votre micro-entreprise n'entre pas en conflit d'intérêt. Il est essentiel également de vérifier que le contrat de travail ne comporte aucune clause d'explusivité, qui pourrait interdire toute activité complémentaire. Cette clause n'est valable pour que pour les contrat à temps plein.

Les salariés doivent faire preuve du devoir de loyauté envers leurs employeurs. Cela passe notamment par ne pas utiliser les ressources de leur employeur pour leur activité micro-entrepreneuriale, garantissant ainsi une stricte séparation entre les deux activités.

La durée de l'activité salariée ne doit pas être compromise par l'activité d'auto-entrepreneur. Aussi, si vous souhaitez bénéficier des deux statuts, il est primordial de gérer son temps de manière à ce que l'activité entrepreneuriale n'empiète pas sur les heures de travail salarié, ce qui pourrait vous être reproché. De même, utiliser le carnet d'adresses de l'entreprise qui emploie est rigoureusement interdit.

Autre élément du devoir de loyauté est al diffusion d'une mauvaise image de l'entreprise par le salarié. C'est un moyen détourné pour pouvoir débaucher plus facilement les clients et partenaires de l'entreprise. Cette obligation implique de ne pas nuire aux intérêts de l'entreprise et de respecter les obligations du contrat de travail en toute circonstance.

Par ailleurs, certaines professions réglementées imposent des conditions spécifiques pour exercer en tant qu'auto-entrepreneur, comme le respect de normes particulières ou l'obtention de certaines qualifications. D'autres ne peuvent tout simplement permettre d'être salarié et micro-entrepreneur. Cela concerne :

  • les métiers agricoles
  • les métiers de l'assurance
  • les activités de santé
  • les métiers judiciaire et juridique
  • les commissaires aux comptes et les experts comptables
  • les marchands de biens, agent immobilier ou toute activité relevant de la TVA immobilière
  • les métiers artistiques, tels que les peintres et les auteurs qui sont affiliés à la Sécurité Sociale des artistes-auteurs

Obligations fiscales pour l'auto-entrepreneur

L'auto-entrepreneur doit respecter des obligations fiscales précises pour se conformer à la législation en vigueur.

Tout d'abord, il est impératif de déclarer ses revenus auprès de l'administration fiscale. Ce régime fiscal distingue principalement deux catégories : les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et les bénéfices non commerciaux (BNC), selon la nature de l'activité exercée.

Les seuils de chiffre d'affaires déterminent le statut de l'auto-entrepreneur. Si ces seuils sont dépassés, cela entraîne un changement de régime fiscal, passant du régime micro à un régime réel d'imposition. Il est donc essentiel de suivre attentivement son chiffre d'affaires pour éviter toute surprise fiscale. Respecter les dates de déclaration et de paiement des impôts est crucial pour éviter des pénalités.

Chaque déclaration doit être effectuée dans les délais impartis, que ce soit mensuellement ou trimestriellement. L'auto-entrepreneur bénéficie de certaines simplifications administratives, mais cela n'exonère pas de rigueur dans la gestion des obligations fiscales.

En choisissant le régime fiscal approprié, l'auto-entrepreneur doit prendre en compte l'évolution possible de son chiffre d'affaires et ajuster ses prévisions en conséquence. Cette anticipation permet de maintenir une bonne santé financière de l'activité et de bénéficier des avantages offerts par le statut tout en respectant les obligations fiscales imposées.

Dans le cumul salarié - AE, les revenus issus de votre emploi salarié (prélévement à la source) doivent être mentionnés dans votre déclaration annuelle d'impôts sur le revenu à la catégorie "traitement et salaires".

Régime social de l'auto-entrepreneur

Le régime social des auto-entrepreneurs comporte des subtilités importantes qu'il convient de maîtriser avant de cumuler les deux statuts. Un salarié conserve son affiliation au régime général de la Sécurité sociale pour son activité principale en entreprise, tandis que l'activité d'auto-entrepreneur implique des cotisations sociales spécifiques, calculées en fonction du chiffre d'affaires réalisé par la micro-entreprise. Les cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs varient selon le type d'activité exercée.

Attention toutefois au timing. En effet, si vous êtes salarié et que vous démarrez votre micro-entreprise, alors vos indemnités seront versés par le régime général des salairés. Par contre, si vous êtes un auto-entrepreneur qui commence un emploi salarié, alors le versement passera par le régime des indépendants. Vous aurez par la suite le choix de votre régime.

Les entrepreneurs doivent s'assurer de respecter les différentes obligations sociales, telles que les déclarations trimestrielles ou mensuelles, afin de calculer et payer correctement leurs cotisations. Ces cotisations permettent de bénéficier de droits sociaux, notamment en matière de santé et de retraite, comparables à ceux des travailleurs indépendants.

Comprendre ces obligations est essentiel pour éviter toute surprise financière et pour garantir que l'activité secondaire n'affecte pas négativement la situation du salarié. Le cumul des deux statuts nécessite une gestion rigoureuse et une connaissance précise des règles sociales applicables. En respectant ces obligations, les entrepreneurs peuvent pleinement profiter des avantages du statut d'auto-entrepreneur tout en maintenant la sécurité offerte par leur contrat de travail salarié.

Couverture santé pour le cumul des statuts

La couverture santé pour un salarié cumulant les statuts d'auto-entrepreneur repose sur deux systèmes distincts.

En tant que salarié, la protection sociale est gérée par la CPAM, tandis que l'activité de micro-entrepreneur est couverte par la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI). Il est essentiel de bien comprendre les droits et les obligations associés à chaque régime pour garantir une couverture optimale.

Pour l'activité salariée, les droits sont souvent plus avantageux, notamment en cas de maladie. Les prestations offertes par la CPAM incluent une large gamme de services de santé, souvent plus étendue que celle offerte aux travailleurs indépendants. Cependant, en tant qu'auto-entrepreneur, il est crucial de respecter les obligations de déclaration et de paiement des cotisations à la SSI afin de maintenir une couverture adéquate.

L'employeur ne doit pas subir les conséquences négatives de l'activité complémentaire. Par conséquent, l'entrepreneur doit veiller à ce que son activité de micro-entrepreneur n'interfère pas avec les obligations de son contrat de travail. Choisir une assurance maladie complémentaire adaptée aux deux statuts est une étape essentielle pour optimiser la protection sociale.

Le cumul des deux statuts nécessite une gestion précise des obligations sociales et fiscales, mais il permet de bénéficier des avantages des deux systèmes. En respectant ces règles, un salarié-entrepreneur peut maintenir une protection sociale robuste tout en développant son activité indépendante.

Et la retraite dans tout ça

La question de la retraite pour les personnes cumulant les statuts de salarié et d'auto-entrepreneur est complexe et nécessite une compréhension approfondie des mécanismes impliqués. Les salariés cotisent au régime général de la Sécurité sociale par leur emploi en entreprise, tandis que les auto-entrepreneurs versent des cotisations à une caisse spécifique pour les travailleurs indépendants.

Chaque activité ouvre ainsi des droits distincts à la retraite. Pour optimiser la future pension de retraite, il est essentiel de bien comprendre les modalités de calcul des pensions. Les cotisations versées par le salarié sont calculées en fonction de la durée du travail et des revenus perçus, tandis que celles du micro-entrepreneur dépendent du chiffre d'affaires réalisé.

Le cumul des cotisations provenant des deux statuts peut permettre d'augmenter le montant total des pensions, offrant ainsi une sécurité financière accrue. Les professions concernées doivent veiller à respecter les règles spécifiques de chaque régime de retraite. La planification minutieuse des versements et des cotisations est nécessaire pour maximiser les bénéfices de ce cumul.

Chaque régime ayant ses propres conditions pour le départ à la retraite, il est crucial d'anticiper et de gérer efficacement ces aspects pour garantir une transition sereine vers la retraite.

En conclusion, bien que le cumul des statuts de salarié et d'auto-entrepreneur offre des opportunités intéressantes, il demande une gestion rigoureuse et une connaissance précise des obligations et des droits associés à chaque statut pour une retraite optimisée.