Paiement, Urssaf, impôts et TVA : ce qu’il faut déclarer après avoir fermé son auto-entreprise

Paiement, Urssaf, impôts et TVA : ce qu’il faut déclarer après avoir fermé son auto-entreprise

Publié le 06/02/2025 11:22 | Mis à jour le 06/02/2025 12:01 | 7 min de lecture

La cessation d’activité d’un auto-entrepreneur est un processus administratif important qui marque la fin d’une aventure professionnelle. Cependant, il peut arriver qu’un auto-entrepreneur reçoive un paiement de son client après avoir officiellement arrêté son activité. Si cela est possible, il est nécessaire de respecter certaines obligations administratives et fiscales pour être en règle avec l’Urssaf et le fisc. On vous explique les étapes essentielles à suivre pour gérer cette situation de manière efficace et conforme.

Les obligations administratives après la cessation d’activité

Lorsqu'un auto-entrepreneur cesse son activité, plusieurs démarches administratives doivent être effectuées, y compris la déclaration de cessation d’activité. Cette étape est essentiel pour fermer correctement le statut d'auto-entrepreneur. Toutefois, des paiements peuvent arriver après la cessation, ce qui nécessite de respecter certaines procédures.

1.Déclaration auprès de l’Urssaf

L’auto-entrepreneur doit déclarer son dernier chiffre d’affaires et régler ses cotisations sociales avant de fermer son activité. Après la cessation d’activité, l’auto-entrepreneur doit informer l’Urssaf des revenus de l'année en cours ainsi que de ceux de l'année précédente. Cette déclaration permet de régulariser les cotisations sociales et d'ajuster les montants dus en fonction des paiements reçus après la cessation.

2.Déclaration auprès du centre des impôts

En plus de la déclaration auprès de l’Urssaf, le micro-entrepreneur doit prévenir son centre des impôts de la cessation de son activité dans les 45 jours suivant l’arrêt officiel de l’activité. Lors de la déclaration de revenus de l'année suivante, il devra inclure les revenus de la micro-entreprise perçus jusqu'à la date de cessation de l’activité, y compris ceux perçus après la fermeture.

3. Accès aux services en ligne après la cessation

Même après avoir cessé son activité, l'auto-entrepreneur conserve l'accès à son espace personnel sur le site de l’Urssaf. Cela permet de déclarer tout revenu supplémentaire, de régulariser les cotisations sociales et de payer d’éventuels ajustements dus à des paiements reçus après la fermeture de l'entreprise.

Comment gérer les paiements reçus après la cessation ?

Recevoir un paiement après la cessation d’activité peut être courant, notamment pour des prestations réalisées avant la fermeture. Ce type de paiement, bien qu’il ne soit pas lié à une activité en cours, nécessite un traitement particulier pour respecter les obligations fiscales et sociales.

Déclaration des paiements différés

Les paiements reçus après la cessation doivent être déclarés comme des revenus différés issus de l'activité antérieure. Ces sommes doivent être incluses dans la déclaration de revenus n° 2042-C PRO, déposée en mai ou juin de l'année suivante. Ils seront soumis à l'impôt sur le revenu et aux cotisations sociales, comme si ces paiements avaient été reçus avant la cessation.

Régularisation des cotisations sociales

Si des paiements sont reçus après la cessation, l'auto-entrepreneur doit régulariser ses cotisations sociales en déclarant les montants perçus sur son espace en ligne Urssaf. Si des cotisations ont déjà été réglées, l’Urssaf procédera à un ajustement, qui pourra entraîner soit un paiement supplémentaire, soit un remboursement si un trop-perçu a été effectué.

2. Traitement de la TVA

Si l’auto-entrepreneur était assujetti à la TVA, les paiements reçus après la cessation doivent également être pris en compte pour la régularisation de la TVA. Selon le régime fiscal applicable (réel normal ou simplifié), il faudra remplir et soumettre une déclaration de TVA (CA3 ou CA12) pour la période de cessation et les paiements reçus après.
 

Les implications fiscales liées à la cessation d’activité

Lorsque vous cessez votre activité d'auto-entrepreneur, vous devez respecter plusieurs obligations fiscales, et ce, même si vous recevez des paiements après la cessation. Voici les principaux points à prendre en compte :

1. Déclaration du dernier chiffre d'affaires

Le dernier chiffre d'affaires doit être déclaré selon les règles habituelles, que ce soit sur une base mensuelle ou trimestrielle. Si l’auto-entrepreneur est soumis à la TVA, il doit soumettre une déclaration de TVA dans les 30 jours suivant la cessation pour le régime réel normal, ou dans les 60 jours suivant la cessation pour le régime réel simplifié.

2. La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)

La CFE est due chaque année le 1er janvier. Toutefois, en cas de cessation en cours d'année, il est possible de demander une réduction prorata temporise de la CFE. Si le chiffre d'affaires de l'auto-entrepreneur ne dépasse pas 5 000 €, il peut même être exonéré de cette cotisation pour l'année de la cessation.

3. Les conséquences d’un paiement tardif

Si un paiement est effectué après la cessation, il peut entraîner des ajustements dans les déclarations fiscales et sociales. Il est essentiel de déclarer ces montants rapidement pour éviter des pénalités, telles que des majorations de 10 % ou 40 % en cas de retard dans la déclaration.

Les étapes à suivre pour déclarer et régulariser les paiements après la cessation

Recevoir un paiement après la cessation nécessite une certaine vigilance pour s’assurer que toutes les démarches sont réalisées correctement. Voici les étapes essentielles à suivre :

Calcul de la TVA due

Pour les auto-entrepreneurs assujettis à la TVA, il est impératif de calculer la TVA due sur les paiements reçus après la cessation. Cela implique de déclarer la TVA sur toutes les ventes effectuées avant la fermeture de l’activité mais non encore déclarées. Il faut également régulariser la TVA sur les stocks ou les immobilisations si nécessaire.

Déclaration des paiements après cessation

Les paiements reçus après la cessation doivent être inclus dans la déclaration de revenus annuelle, via la déclaration n° 2042-C PRO. Les cotisations sociales devront également être régularisées auprès de l'Urssaf, qui ajustera les montants dus en fonction des nouveaux paiements perçus.

Respect des délais pour éviter les pénalités

Il est important de respecter les délais imposés par l'administration fiscale et l'Urssaf pour éviter des pénalités ou des majorations. Si un paiement est reçu tardivement, l’auto-entrepreneur doit déclarer ces revenus dans les délais impartis afin d'éviter toute majoration de cotisations ou d’impôts.

Les risques en cas de non-déclaration

Si un auto-entrepreneur ne déclare pas les paiements reçus après la cessation de son activité, il s’expose à plusieurs conséquences graves, tant fiscales que juridiques.

- Majorations et pénalités : En cas de retard de déclaration, des majorations peuvent être appliquées. Cela peut aller de 10 % à 80 % de majoration, selon la durée du retard et la nature de la déclaration. Des intérêts de retard, calculés à 0,20 % par mois, peuvent également s'ajouter à la somme due.

- Imposition d’office : Si l'auto-entrepreneur ne régularise pas sa situation, l’administration fiscale peut procéder à une imposition d’office. Cela consiste à estimer les revenus et à appliquer une imposition forfaitaire, souvent plus élevée que celle calculée sur la base des revenus réels.

- Risques juridiques : La non-déclaration prolongée ou intentionnelle, cela peut être considéré comme une fraude fiscale. Cela expose l'auto-entrepreneur à des sanctions pénales, allant des amendes à de possibles peines de prison dans les cas les plus graves.

Recevoir un paiement après la cessation d’activité d’un auto-entrepreneur est tout à fait possible, mais cela nécessite de suivre un ensemble de démarches administratives et fiscales. Il est essentiel de déclarer les revenus reçus tardivement auprès de l’Urssaf et du fisc dans les délais impartis, sous peine de sanctions. La gestion rigoureuse de ces paiements garantit une fermeture d’activité en bonne et due forme et permet de rester en conformité avec les obligations fiscales et sociales.
Il est recommandé de consulter un expert-comptable pour s’assurer que toutes les démarches sont effectuées correctement et dans les délais.