Debrief Maddy Keynote - Education : A quoi ressemblera la classe du futur ?
Nous étions présents cette semaine au Maddy Keynote, l’événement innovation français de ce début d’année organisé par le magazine des entrepreneurs Maddyness. A cette occasion, plus de 2200 acteurs et spectateurs de l’innovation se sont réunis à la Gaité Lyrique. Près de 70 intervenants dans quatre secteurs en pleine révolution digitale : le divertissement, la nutrition, la santé et l’éducation. Nous vous avons préparé une série d’articles pour vous debriefer des Maddy Keynotes. Revenons en premier lieu, sur l’innovation dans l’éducation puisqu’il s’agit de la future génération de travailleurs qui va changer notre paysage économique et sociétal.
En effet, alors que l’Education Nationale est souvent critiquée pour son traditionalisme, ses nombreuses grèves et son système éducatif poussiéreux, le numérique représente une opportunité de renouveau. Mais la digitalisation de l’école représente-t-elle un changement de paradigme ? A quoi ressemblera la classe du futur ? Nos futurs enfants seront-ils éduqués par des professeurs robots ? Et surtout quelles seront leurs aspirations futures ?
L’école de demain sera numérique
Parents d’élèves, préparez-vous. La classe de votre enfant s’apprête à changer ! Alors qu’aujourd’hui encore, nous voyons un écart flagrant entre les appareils numériques de la maison et le vieux tableau à craie des écoles françaises (et les cours d’informatiques assez primaires), le Plan Numérique* présenté l’année dernière par François Hollande promet de fournir les classes avec des outils digitaux, mais aussi de former les professeurs à leur utilisation. Ainsi, de plus en plus d’écoles seront équipées de tablettes pour remplacer les lourds manuels scolaires (tous les collèges devront proposer des tablettes à leurs élèves d’ici 2018). De nouveaux cours apparaitront au cursus scolaire, comme des enseignements en programmatique, ou l’apprentissage du code dès le CE1. De quoi former une nouvelle génération de développeurs en herbe !
Autant de nouveautés pour rattraper le retard de la France par rapport à ses pays Européens : en effet, notre pays est classé 24ème sur 27 dans l’utilisation du numérique à l’école. Mais certaines écoles en France utilisent déjà avec ses élèves des tableaux numériques et des tablettes, comme celle d’Elancourt en France.
Cette réforme va pourtant être difficile à mettre en place. A l’heure actuelle, 97% des professeurs sont convaincus de la nécessité du numérique, mais seulement 5% l’utilisent au quotidien. Pourquoi un tel décalage ? Par manque de moyens et d’outils bien sûr, mais aussi par manque de formation. Car en plus de savoir utiliser ces nouveaux outils, les professeurs doivent aussi apprendre les nouvelles méthodes de pédagogies pour accompagner les usages du numérique. Même les professeurs volontaires doivent parfois se heurter à l’incompréhension de certains parents, qui redoutent la dématérialisation des cours. Seulement 17% des Français seraient favorables à l’apparition de robots-enseignants pour leurs enfants et 49% pensent que l’éducation numérique pose le problème du manque relationnel. La pédagogie doit donc également se faire auprès des parents pour les rassurer et les aider dans le suivi d’éducation à la maison. Encore des évolutions de perception à encourager pour le corps enseignant, les élèves et les parents qui nécessitera l’aide de l’Etat.
Le futur de l’éducation : apprendre à entreprendre
Mais la révolution qui gronde sous les bancs de l’école est-elle seulement numérique ? Sommes-nous en train d’assister à une simple mutation des usages ou au changement de tout un mode de pensée ?
La génération Y, génération « sacrifiée » qui a connu la crise dès son plus jeune âge, a déjà commencé à modifier les conditions de travail en entreprise. Les jeunes actifs ont déjà amené des méthodes de management plus collaboratives. Ils sont de plus en plus entrepreneurs, ont des activités plus flexibles et nomades, et occupent pour certains des postes qui n’existaient encore pas il y a 10 ans. Mais qu’en sera-t-il de la génération Z qui arrive aussi bientôt sur le marché de l’emploi ? Ou de nos enfants qui sont encore en maternelle ou en primaire ? Comment les éduquer à une nouvelle société numérique ? Comment les former à un travail alors que pour 65% d’entre eux, le métier qu’ils exerceront plus tard n’existe pas encore ?*
De nouveaux modes d’éducation doivent apparaître en France pour répondre aux futurs besoins de ses écoliers. Alors qu’avant apprendre se résumait à aller à l’école, de nouveaux modèles de formation apparaissent avec le digital comme les MOOCs, ou les modules de e-learning. Grâce à des plateformes de classe inversée comme la Khan Academy, n’importe qui peut avoir accès à l’éducation, qui n’est désormais plus seulement réservée à une élite ou les pays développés. Les individus peuvent apprendre mais aussi à agir, ce qui modifie profondément les envies des étudiants. D’après la Fondation Raise, les jeunes veulent davantage changer le monde que leurs ainés. Ils ne veulent pas avoir seulement un impact sur leur entreprise, mais sur toute la société. Comme l’explique Alexandre Acou, premier professeur des écoles à avoir utilisé Twitter comme outil d’enseignement, c’est la définition elle-même du savoir qui change. Il ne s’agit plus de mémorisation, maintenant le savoir rime avec connaissance, recherche, et surtout collaboration.
Certains pays sont en avance sur les autres, comme la Finlande, qui propose l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Les cours n’y sont plus dispensés par matière mais par thèmes. Un cours d’histoire géographie peut être ainsi enrichi d’économie, ou de politique pour toujours plus de transversalité. L’école du futur Saunhalati**, qui vient d’ouvrir ses portes, est quant à elle un bijou de technologie, d’écologie, et propose des espaces ouverts à tous à toute heure, des activités sportives et culturelles, à l’image d’un espace de coworking.
Pour encourager ses enfants à devenir grands, entrepreneurs, et indépendants, La France doit donc offrir à ses élèves un apprentissage autonome et personnalisé. Afin que la classe de demain soit plus connectée, créative et collaborative.
Le conseil Hiscox :
Vous êtes professionnel de l’éducation ? Vous donnez des cours à domicile ? Pensez à avoir une assurance responsabilité civile dédiée à votre activité pour pouvoir servir vos élèves et transmettre votre savoir au mieux.
La semaine prochaine, nous vous donnerons une analyse des évolutions dans le domaine de la santé !
*Source :
Le magazine de l’innovation 2017, Maddy Keynote
** https://finland.fi/fr/vie-amp-societe/lecole-finlandaise-toujours-mieux/