Combien_coûte_vraiment_une_création_d'entreprise

Combien coûte vraiment une création d'entreprise ?

Publié le 23/12/2024 10:37 | Mis à jour le 23/12/2024 14:25 | 9 min de lecture

La création d'une entreprise est une étape décisive dans la vie professionnelle. Cependant, bien que la motivation et les idées innovantes soient essentielles, il ne faut pas sous-estimer les coûts associés à ce processus. En effet, le montant nécessaire pour démarrer varie en fonction de plusieurs critères : le statut juridique choisi, l'activité exercée, mais aussi les services externes dont vous pourriez avoir besoin. On vous partage un aperçu détaillé des frais à prévoir et des erreurs à éviter pour bien préparer le lancement de votre entreprise.

Les différents frais selon l’activité et le statu

1. L'entreprise individuelle

Une entreprise individuelle reste une option populaire pour les entrepreneurs débutants. Moins coûteuse à mettre en place, elle est souvent choisie par les commerçants, artisans et professions libérales. Voici les frais à prévoir selon l’activité :
• Activité commerciale : 24,08 € pour l'immatriculation au RCS
• Activité artisanale : 45% d’immatriculation au RM
• Activité agricole ou libérale : l’immatriculation est gratuite. Ces frais sont relativement modestes, mais il est important de ne pas négliger les autres dépenses annexes comme les frais de formation ou les coûts de marketing.

2. Les sociétés : SARL, SAS, EURL, SASU

La création d'une société implique des frais supplémentaires, notamment pour l'immatriculation, la publication légale et la rédaction des statuts. Voici un détail des coûts associés aux différentes formes juridiques de société :
• Frais d'immatriculation au RCS : 37,45 €.
• Déclaration des bénéficiaires effectifs : 21,41 €.
• Inscription au répertoire des métiers (si applicable pour les artisans) : 15 €.
• Publication d'une annonce légale : entre 121 € et 226 €, selon la société et le journal choisi.

En plus de ces frais administratifs, plusieurs autres coûts peuvent venir alourdir le budget de création d'une société :
• Rédaction des statuts : de 0 à 3 000 €, en fonction de l'accompagnement choisi (avocat, expert-comptable, ou service en ligne).
• Dépôt du capital social : entre 0 et 150 €, selon la méthode choisie.
• Domiciliation (facultatif) : 20 à 300 € par mois.
• Dépôt de marque : à partir de 190 €.
Ainsi, la création d'une société peut coûter entre 200 € et 1 200 € pour une procédure réalisée de manière autonome ou avec un service en ligne, et jusqu'à 8 000 € si vous optez pour l'accompagnement d'un expert-comptable.

Les différents statuts juridiques : lequel choisir ?

Le choix du statut juridique dépend de plusieurs facteurs, tels que le nombre d’associés, le type d’activité, les besoins en financement et la volonté de limiter la responsabilité personnelle. Voici les principales formes juridiques et leurs avantages/inconvénients.

- L'entreprise individuelle (EI)

Avantages : simplicité de création et gestion. Pas de capital social minimum. Imposition simplifiée sur le revenu.
Inconvénients : responsabilité illimitée, ce qui signifie que le patrimoine personnel est engagé en cas de dettes. 

-La micro-entreprise

Avantages : formalités administratives allégées et charges sociales réduites. Pas de comptabilité complexe à tenir.
Inconvénients : plafond de chiffre d'affaires limité. Responsabilité illimitée.

- La société à responsabilité limitée (SARL)

Avantages : responsabilité limitée aux apports des associés. Possibilité de choisir entre l’impôt sur les sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR).
Inconvénients : formalités plus lourdes, et moins de flexibilité par rapport à la sas.

- La société par actions simplifiée (SAS)

Avantages : flexibilité dans la gestion et rédaction des statuts. Responsabilité limitée aux apports.
Inconvénients : coût de création et de fonctionnement élevé.

- La société anonyme (SA)

Avantages : adaptée aux grandes entreprises et à l’introduction en bourse.
Inconvénients : capital social minimum élevé, formalités complexes. 

Quels sont les frais primaires de création d’une entreprise selon les différents statut juridique ?

Le coût de création d'une entreprise varie selon le type de structure et l'activité exercée. Voici les principaux frais à prévoir :
1. Frais d'immatriculation :
   • Société commerciale : 37,45 € TTC
   • Société commerciale avec activité artisanale : 52,45 € TTC (37,45 € + 15 €)
   • Société civile : 66,88 € TTC
   • Entreprise individuelle commerciale : 24,08 € TTC
   • Entreprise individuelle artisanale : 45 € TTC
   • Micro-entreprise : Gratuit

2. Déclaration des bénéficiaires effectifs : 21,41 € pour les sociétés

3. Publication d'une annonce légale : entre 121 € et 453 € selon la forme juridique et le lieu de publication

4. Autres frais potentiels :
   • Rédaction des statuts : gratuit si fait soi-même, ou entre 500 € et 3000 € HT si fait par un professionnel
   • Honoraires du commissaire aux apports : entre 1000 € et 2000 € HT
   • Frais de domiciliation : variables selon le choix (gratuit à domicile, quelques centaines d'euros en pépinière d'entreprises)

Le coût total peut donc varier considérablement, allant d'environ 200 € pour une création en autonomie à plus de 1000 € avec l'accompagnement d'un professionnel

Les coûts cachés dans la création d’entreprise

En plus des charges sociales et fiscales calculées sur le chiffre d'affaires, qu’un entrepreneur doit faire face à plusieurs frais cachés ou moins évidents :

1. Frais bancaires : Environ 10€ par mois pour un compte bancaire professionnel, qui devient obligatoire si le CA dépasse 10 000 € pendant 2 années consécutives.
2. Assurances professionnelles : Les coûts varient selon l'activité, mais peuvent inclure la Responsabilité Civile Professionnelle et d'autres garanties spécifiques au métier.
3. Frais de formation : Pour se former en comptabilité, finance, droit commercial, fiscalité, ou autres compétences nécessaires à l'activité.
4. Frais de déplacement : Carburant, entretien du véhicule, ou transports en commun pour les rendez-vous clients.
5. Frais de communication : Téléphone, internet, frais postaux.
6. Fournitures et matériel : Achat de fournitures de bureau, outils, ou équipements nécessaires à l'activité.
7. Frais de local : Si l'activité nécessite un espace de travail hors domicile.
8. Cotisation foncière des entreprises (CFE) : Applicable si le chiffre d'affaires annuel dépasse 5 000 euros.
9. Frais de comptabilité : Si vous décide de faire appel à un expert-comptable pour l'aider dans sa gestion.
10. Frais de marketing et publicité : Pour promouvoir l'activité et attirer des clients.
Il est important de noter que ces frais ne sont pas déductibles du chiffre d'affaires dans le régime de la micro-entreprise, ce qui peut impacter la rentabilité de l'activité

Avantages fiscaux des différentes formes juridiques

Les entreprises peuvent opter pour différentes formes juridiques en fonction de leurs objectifs fiscaux et de leur structure souhaitée. Voici un aperçu des avantages fiscaux associés aux différentes formes juridiques d'entreprise :

1. Entreprise individuelle (EI)

Imposition sur le revenu (IR) : les bénéfices sont imposés directement au nom de l'entrepreneur, ce qui peut être avantageux si les revenus sont faibles. Régime micro-fiscal : permet une imposition simplifiée avec un abattement forfaitaire sur le chiffre d'affaires, sans tva jusqu'à un certain seuil.

2. Micro-entreprise
  • Exemption de TVA : pas de tva à facturer tant que le chiffre d'affaires ne dépasse pas les seuils fixés (77 700 € pour les services, 188 700 € pour la vente).
  • Imposition simplifiée : les charges sociales et fiscales sont calculées sur le chiffre d'affaires, ce qui offre une bonne visibilité des coûts.
3. Société à responsabilité limitée (SARL)
  • Choix de l'imposition : possibilité d'opter pour l'impôt sur les sociétés (IS) ou l'impôt sur le revenu (IR), permettant une flexibilité selon la situation financière.
  • Déduction des charges : les charges professionnelles peuvent être déduites avant le calcul de l'impôt.
4. Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
  • Similaire à la SARL avec la possibilité d'opter pour l'IS ou l'IR.
  • Protection du patrimoine personnel et possibilité de déduire les charges.
5. Société par actions simplifiée (SAS)
  • Régime social protecteur : le président est assimilé salarié, ce qui permet de bénéficier d'une protection sociale plus complète.
  • Flexibilité fiscale : possibilité d'opter pour l'IR ou l'IS, et imposition favorable des dividendes (prélèvement forfaitaire unique).
6. Société anonyme (SA)

Imposition des bénéfices à l'IS, permettant une optimisation fiscale en cas de faibles bénéfices.
Possibilité de déduire certaines charges avant imposition.

7. Société civile professionnelle (SCP)

Imposition sur la part des bénéfices de chaque associé, ce qui peut être avantageux en fonction de la situation fiscale personnelle.

Flexibilité dans la répartition des bénéfices entre associés.

Chaque forme juridique présente des avantages fiscaux spécifiques qui peuvent influencer le choix du statut en fonction des objectifs financiers et de la structure souhaitée par l'entrepreneur. Il est souvent conseillé de consulter un expert-comptable ou un conseiller fiscal pour optimiser la situation fiscale en fonction des besoins particuliers de l'entreprise.

Types de financements disponibles pour les nouvelles entreprises

Voici un aperçu des différents types de financements disponibles pour les nouvelles entreprises :

  • Apport personnel : investissement initial de l'entrepreneur dans son projet.
  • Love money : fonds provenant de la famille et des amis.
  • Prêts d'honneur : prêts sans intérêt, souvent accordés par des réseaux d'accompagnement comme initiative france ou réseau entreprendre.
  • Prêts bancaires : financement traditionnel par les banques, pouvant inclure des prêts à moyen ou long terme.
  • Microcrédit : prêt de faible montant destiné aux entrepreneurs qui n'ont pas accès au crédit classique.
  • Crowdfunding (financement participatif) : collecte de fonds via des plateformes en ligne auprès du grand public.
  • Subventions et aides publiques : aides financières non remboursables accordées par l'état, les collectivités locales ou des organismes spécialisés comme l’aide à la création et à la reprise d'entreprise (ACRE), ou encore l’aide à la reprise et à la création d'entreprise (ARCE), et les subventions régionales pour l'innovation ou l'installation.
  • Investisseurs privés et business Angels : investissement en capital par des particuliers ou des groupes cherchant à soutenir des projets prometteurs.
  • Crédit-bail (leasing) : location avec option d'achat pour financer l'acquisition de matériel ou d'équipements.
  • Capacité d'autofinancement : utilisation des bénéfices générés par l'entreprise pour financer son développement.

Choisir la bonne forme juridique adapté est primordial pour assurer la pérennité et la croissance de l'entreprise. Chaque statut juridique présente un coût diffèrent les uns des autres, aussi  des avantages fiscaux et sociaux spécifiques qui peuvent avoir un impact considérable sur la gestion de l'entreprise. 
La création d’une entreprise implique de bien planifier ses dépenses, même dès les premières étapes. En optimisant les coûts et en s’appuyant sur les outils gratuits disponibles (comme pour la micro-entreprise), il est possible de limiter les dépenses initiales tout en bénéficiant d’un cadre solide pour développer son activité. Une préparation rigoureuse et des choix adaptés à vos besoin sont les clés pour lancer votre projet entrepreneurial en toute sérénité.