LotPrivé : “Pas de croissance sans une stratégie e-commerce pertinente.”
Aujourd’hui s’ouvre l’art basel 2016, événement incontournable pour les amateurs d’arts. A l’occasion de ce rendez-vous, et suite à notre toute dernière étude sur le marché de l’art en ligne, nous vous proposons de découvrir LotPrivé, une Marketplace innovante qui propose d’acheter des œuvres d’arts de qualité à des prix avantageux. Vincent Hutin, fondateur de la structure a répondu à nos questions.
Pourriez-vous nous expliquer le concept de LotPrivé.com en quelques mots ?
LotPrivé a été créé il y a 3 ans. LotPrivé est une Marketplace qui mets en relation des acheteurs et des vendeurs collectionneurs ou des professionnels. Ils mettent leurs œuvres et objets sur notre site. Ces objets sont expertisés puis vendus aux acheteurs. Nous recherchons des objets sûrs sans aucun doute sur leur valeur et leur origine. Nous souhaitons également sélectionner des artistes qui ont des côtes solides et non des valeurs spéculatives et volatiles.
Les prix proposés sur votre site sont attractifs, comment fixez-vous les tarifs auxquels les œuvres sont vendues ?
Nous travaillons avec des professionnels qui n’ont pas pignon sur rue, ils ont une structure de coûts plus légère les galeries. A contrario, lorsque l’on achète dans une galerie on retrouve dans le prix des coûts liés aux salaires, au loyer…), ces marchands peuvent faire des marges multipliées par 2 par 3. Les marges de LotPrivé sont de l’ordre de 15%, c’est une approche différente des galeries ou des sites qui référencent les galeries. Il y a une économie dans la chaîne de valeurs.
Comment contournez-vous le fait que les acheteurs ne puissent pas voir réellement les œuvres contrairement à la vente physique ?
Nous n’avons que des demandes d’acheteurs que très ponctuellement pour voir des œuvres. La problématique n’est pas là. Les photos sont fidèles. Ce qui pose un problème c’est le réglage de l’écran du « device » sur lequel on regarde l’objet. Il nous est arrivé de faire venir des personnes qui nous disaient ne pas voir la même chose que nous leur décrivons sur leur écran. Nous travaillons avec plus de 200 vendeurs présents dans 5 pays. On comprend bien qu’il est impossible de voir un objet en Italie pour un acheteur Anglais. Notre conseil : regarder l’objet sur différents devices (ordinateurs classiques, portables, téléphones). Les nouveaux smartphones offrent plus récents ont un rendu de photos plus qualitatif. Il y a 10 ans, vendre des habits sur internet semblait impossible avec les mentalités de l’époque. Selon nous, il se passera la même chose sur le marché de l’art en ligne.
Le principal frein à l’achat est-il finalement le doute face à l’authenticité d’une œuvre ?
Il faut être très vigilant lors de l’achat et se méfier des prix trop attractifs ou compétitifs. N’importe qui peut produire un certificat d’authenticité avec des cachets ou même de reproduire des éditions digitales de qualité irréprochables. LotPrivé fait authentifier les œuvres par des experts, nous sommes scrupuleux dans nos sélections. C’est une question de confiance qui se tisse dans le temps.
Dans le cadre de la nouvelle étude Hiscox sur l’art en ligne, nous constatons une progression constante du marché de l’art en ligne. Quel regard portez-vous sur la stratégie e-commerce des acteurs de l’art ?
On constate que les acteurs qui ne font pas l’effort de la stratégie e-commerce ne captent pas le gros de la croissance. La croissance est de 2 natures : - la croissance de substitution (physique vers digital), - celle des nouveaux acheteurs plus jeunes (qui n’allaient pas dans les salles de vente). Aujourd’hui, il est plus simple de consulter les œuvres, de zoomer, de comparer, de noter les avis et de les acheter (en quelques clics). L’achat en ligne est très pratique, il n’y a pas d’horaires (les ventes les plus importantes se produisent entre 0 et 3 h du matin !). Cette facilité d’accès démocratise l’accès à l’art. Néanmoins, l’Art est l’un des derniers secteurs à évoluer, car c’est un secteur très atomisé où il n’existe pas de grosses structures. C’est un univers très conservateur.
Pensez-vous que les réseaux sociaux jouent un rôle moteur dans l’univers de l’art ?
Le rôle des réseaux sociaux est important mais il n’est pas majeur. LotPrivé développe une communication régulière sur les réseaux sociaux mais ce n’est pas ultra déterminant. L’information sur les réseaux sociaux n’est pas structurée mais vaporisée, atomisée dans des posts. Sur les réseaux sociaux, il est possible d’obtenir de la notoriété. Mais la transformation d’un prospect e acheteur est plus longue et plus complexe. Les réseaux sociaux sont devenus un canal de recrutement, de prescription, de recommandation. C’est un moyen d’acquisition indirect mais ce n’est pas le seul.
Quels sont pour vous les différents profils de collectionneurs ?
Il y a les « new comers » : ceux qui découvrent et effectuent des achats plaisir de petits objets de 200 à 300 €. C’est un public assez jeune (en rapport avec la courbe d’utilisation d’Internet) qui découvre l’art en ligne et qui s’essaie à l’achat. Les « connaisseurs ou investisseurs » de plus en plus nombreux achètent des objets plus importants allant de 10 à 40 000€ en une soirée. C’est un spectre large de clients.
Quels conseils donneriez-vous aux artistes souhaitant promouvoir leurs œuvres ?
Pour promouvoir un artiste il faut une combinaison de plusieurs choses : une œuvre, un discours novateur, un bon canal de distribution.
Quel est l’œuvre d’art la plus chère que vous ayez vendue ? La personne était-elle assurée ?
Un tableau d’art moderne d’une valeur de 80 000€, connaissant l’acheteur je pense qu’il est assuré ! Merci à Vincent Hutin pour cet interview !
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