Les nouveaux challenges des plateformes d’achat d’art en ligne
Le marché de l’art en ligne a poursuivi sa croissance en 2016, progressant de 15% pour atteindre 3,75 milliards $. Néanmoins, les acheteurs restent toujours frileux à l’idée d’acheter de l’art en ligne. Les acteurs du secteur doivent donc rapidement trouver des solutions. La cinquième édition de l’Online Art Trade Report 2017 d’Hiscox montre que le marché traditionnel de l’art se transforme peu à peu pour rentrer dans l’ère numérique. Cette année est marquée par l’accélération de la transformation digitale des galeries. Elles sont, en effet, de plus en plus nombreuses à offrir à leurs clients la possibilité d’acheter en ligne. Il peut alors s’agir de solutions en interne ou d’une collaboration avec des plateformes tierces. Quels sont les nouveaux challenges auxquels sont confrontées les plateformes d’achat d’art en ligne ? Comment réussir à contourner les freins liés à l’achat d’art en ligne ?
Le marché de l’art en ligne en 2017
Cette année encore, les ventes d’art en ligne ont continué de croitre, malgré le ralentissement du marché global de l’art. Afin de se renouveler, le marché traditionnel de l’art montre son désir de se mettre à la page du numérique.
Les galeries accélèrent leur transformation numérique. Une tendance se confirme cette année, le recours à des plateformes tierces d’e-commerce afin de générer des ventes en ligne. 27% des galeristes s’orientent cette année vers cette stratégie (contre 15% en 2013 et 26% en 2016). D’ailleurs, 49% des galeries qui vendent des œuvres d’art en ligne ont déclaré y recourir cette année. En effet, la mise en place d’une solution en interne nécessite un plus gros investissement de la part des galeristes. De plus, sécuriser les paiements est une nécessité qui demande un savoir-faire technique complexe. Lorsque le galeriste fait appel à une plateforme tierce, il externalise ces coûts et gagne du temps dans le processus de digitalisation de sa société.
L’usage des réseaux sociaux est aussi de plus en plus présent. 91% des galeristes sondés déclarent utiliser activement les réseaux sociaux pour promouvoir leur galerie et les œuvres ou artistes qu’ils exposent. Instagram est désormais le réseau de prédilection, considéré par 57% des galeries comme le plus efficace en termes de visibilité. De nouvelles stratégies sont donc mises en place pour attirer les clients.
On assiste également à une transformation des business models qui convergent vers un « guichet unique ». Il s’agit pour les plateformes d’achat d’art en ligne d’adopter dès maintenant de nouvelles stratégies pour faire face à la concurrence. Elles se mettent à proposer de nouveaux services ou s’adressent à d’autres segments de marché. Cela leur permet d’accroître leur activité et de diversifier leurs flux de revenus. Autrefois tournées vers les galeries et négociants ces plateformes regardent désormais du côté des maisons de ventes aux enchères.
Les 3 principaux défis auxquels les plateformes d'achat d'art en ligne doivent faire face :
1. Convertir les acheteurs potentiels qui restent réticents
Les résultats du rapport Hiscox 2017 sur le marché de l’art en ligne montrent que la croissance des ventes d’art en ligne ne s’accélérera que si les vendeurs arrivent à convaincre les acheteurs en ligne hésitants.
Il s’agit du premier défi auxquels les plateformes d’art en ligne doivent faire face.
Ces acheteurs sont principalement freinés par l’absence de vérification de visu de l’état des œuvres (77% des sondés). Ils craignent également que l’œuvre apparaisse en réalité différente de l’image numérique (80% des sondés) ou d’acheter un faux ou un autre objet que ce qui est représenté en ligne (58% des sondés).
Ces craintes jouent à deux niveaux. D’abord, sur le nombre d’acheteurs d’art qui se convertissent en acheteurs en ligne : pour la première année nous n’observons pas de croissance de la part des acheteurs qui achètent en ligne (51%). Ensuite, sur le montant des transactions : les ventes d’art en ligne continuent de porter majoritairement sur des œuvres d’un prix inférieur à 5.000$. Assurément, les acheteurs restés réticents à l’idée d’acheter en ligne, hésitent encore à commencer à acheter en ligne ou, quand ils ont franchi le pas, à dépenser plus d’argent sur ces plateformes. Les rassurer permettrait donc d’augmenter le panier moyen de acheteurs d’art en ligne.
2. Des acheteurs qui ont besoin d’être rassurés
Si l’authenticité des œuvres est particulièrement importante pour les acheteurs, il convient d’identifier les outils à disposition des plateformes de vente en ligne pour réduire leurs inquiétudes.
Pour 92% des acheteurs, un rapport d’état de conservation serait indispensable lors de l’achat d’une œuvre sur description. Ils souhaitent également qu’un certificat d’authenticité soit délivré.
Ils aimeraient aussi obtenir davantage d’informations générales sur l’artiste et l’œuvre ou l’objet (79% des participants à l’étude). De plus, ils sont particulièrement sensibles aux commentaires et retours de clients précédents, et à leur image sur les réseaux sociaux. Pour 82% d’entre eux, la réputation de la plateforme/du vendeur en ligne est déterminante lorsqu’ils achètent des œuvres d’art et des objets de collection en ligne.
Il revient donc aux plateformes d’utiliser ces deux axes d’amélioration. D’une part des outils afin de valider l’authenticité et la conformité des œuvres par rapport à la description. D’autre part, soigner leur réputation on et off line. En effet, le bouche-à-oreille reste le premier référent (pour 51% des participants) avant les réseaux sociaux (pour 45% des participants) lorsqu’il s’agit de choisir une plateforme de vente d’art en ligne. D’où l’importance d’offrir une expérience positive aux visiteurs et aux acheteurs.
3. Des problèmes logistiques à simplifier
Enfin, cette année, 19% des plateformes d’art en ligne interrogées considèrent que les questions liées au paiement, à la logistique et à l’exécution des transactions et des livraisons représentent un défi. Des problèmes sur lesquels elles doivent encore travailler pour être opérationnelles et gagner en part de marché.
Malgré une forte croissance cette année encore, les plateformes d’achat d’art en ligne ont toujours des défis à relever. Afin de concurrencer des acteurs historiques qui détiennent encore 91,6% de marché global elles doivent avant tout gagner en maturité. Elles font aujourd’hui face aux enjeux auxquels se sont confrontés tous les grands acteurs du numérique : arriver à rassurer leurs clients. Cette entreprise ambitieuse nécessite de travailler leur image, de se doter d’outils, de services administratifs et logistiques et bien sûr d’authentifier les œuvres. De nombreux bouleversements sont en cours dans le domaine de l’art. L’année 2017 sera certainement pleine d’innovations dans ce domaine.
Découvrez l’étude intégrale ici.
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Découvrez la vidéo de Robert Read, directeur art et clientèle privée chez Hiscox et Anders Petterson, fondateur de ArtTactic. Ils présentent les grandes tendances révélées par le Online Art Trade Report
Découvrez de notre série de portraits dédiés à l’entrepreneuriat dans le domaine de l’art à l’occasion de la sortie du rapport Hiscox sur le marché de l’art en ligne !
- Anne-Constance Launay, co-fondatrice de Uart – La géolocalisation facilitateur de globalisation de l’art
- Cécile Schall, fondatrice de fotofever et Ivane Thieullent, directrice de la VOZ’Galerie – parcours fotofever : découvrir et collectionner la photographie
- Olivier Gouin co-fondateur de Artesupra.com - Artesupra.com, la première assurance d’art en ligne avec Hiscox
- Antoine Van de Beuque, président et fondateur d’ARTVIATIC – Comment lever les freins à l’achat d’art de grande valeur en ligne ?
- Jurgen Dsainbayonne, cofondateur et CEO de Seezart - Comment garantir la traçabilité des œuvres d’art en ligne ?