Auto-entrepreneur  comment choisir entre BIC et BNC sans erreur

Auto-entrepreneur : comment choisir entre BIC et BNC sans erreur ?

Publié le 18/02/2025 14:26 | Mis à jour le 18/02/2025 14:50 | 5 min de lecture

Lorsqu'on se lance en auto-entreprise, il est essentiel de bien comprendre les aspects administratifs et fiscaux qui encadrent cette activité. L’un des choix les plus importants concerne la classification en BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) ou BNC (Bénéfices Non Commerciaux). Ce classement n’est pas anodin puisqu’il influence directement le mode d'imposition, les obligations comptables et la gestion de l'activité.
Une mauvaise classification peut entraîner des erreurs déclaratives, des régularisations fiscales et des contraintes administratives imprévues. Il est donc essentiel de bien cerner ces notions avant de débuter son activité. Voici ce qu'il faut savoir pour faire un choix adapté et éviter les erreurs courantes.

BIC et BNC : quelles différences ?

BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux)

Cette catégorie concerne les activités commerciales, industrielles et artisanales. Elle inclut notamment :
• La vente de biens : commerce de détail, e-commerce, dropshipping…
• Les prestations d'hébergement : hôtellerie, location meublée…
• Les activités de fabrication et de transformation artisanales

BNC (Bénéfices Non Commerciaux)

Cette catégorie regroupe les professions libérales et les prestations de service intellectuelles, comme :
• Les consultants et coachs
• Les professions artistiques et créatives : graphistes, rédacteurs, photographes…
• Les formateurs et enseignants indépendants

Impact sur l'imposition et la comptabilité

Le régime fiscal varie selon la catégorie d'activité.

Abattement forfaitaire

L'administration fiscale applique un abattement différent selon le type d'activité :
   • 71 % pour les BIC (vente de marchandises)
   • 50 % pour les BIC (prestations de service)
   • 34 % pour les BNC
Cet abattement représente une estimation des frais professionnels, ce qui signifie que l'impôt est calculé sur le revenu après déduction de cet abattement.

Obligations comptables

• Auto-entrepreneurs en BIC :
   o Tenir un livre des recettes
   o En cas de vente de biens, tenir un registre des achats
• Auto-entrepreneurs en BNC :
   o Seules les recettes doivent être consignées dans un livre spécifique

Quel impact sur la gestion de l'auto-entreprise ?

Le choix entre BIC et BNC n'est pas anodin, car il peut influencer la gestion quotidienne et les perspectives de développement.

Niveau de charges déductibles

Dans le régime de la micro-entreprise, les charges ne sont pas déductibles. L'abattement appliqué est censé couvrir ces dépenses. Or, si votre activité génère beaucoup de frais professionnels, il peut être plus avantageux de passer au régime réel pour déduire vos charges réelles.

TVA et seuils de chiffre d'affaires

Les seuils de chiffre d'affaires pour rester en micro-entreprise diffèrent selon la catégorie :
• BIC : 188 700 € pour la vente de biens, 77 700 € pour les prestations de service
• BNC : 77 700 €
Si ces seuils sont dépassés, l'auto-entrepreneur doit changer de régime et basculer vers le régime réel.

Comment bien choisir sa catégorie ?

Se baser sur son activité principale

Si votre activité relève principalement de la vente ou de l’artisanat, alors vous serez classé en BIC. Si vous exercez une profession libérale, vous serez en BNC.

Activité mixte : comment gérer ?

Certains auto-entrepreneurs exercent une activité mixte (exemple : un consultant qui vend aussi des formations en ligne). Dans ce cas :
  • Le chiffre d’affaires est réparti entre les deux catégories
  • Chaque activité suit ses propres seuils fiscaux

Anticiper son développement

Le choix entre BIC et BNC peut aussi dépendre des perspectives d’évolution. Si vous prévoyez d’embaucher, d’investir dans du matériel ou de générer des frais importants, il peut être intéressant d’envisager un autre régime fiscal à terme.

Exemples concrets d'activités classées en BIC ou BNC

Pour mieux comprendre, voici quelques exemples courants :
  • Un graphiste freelance qui vend des logos et des designs numériques sera en BNC, car il exerce une activité créative et intellectuelle.
  • Un artisan bijoutier qui fabrique et vend ses propres créations sera en BIC, car il produit et commercialise des biens.
  • Un consultant en stratégie digitale qui propose des prestations de conseil sera en BNC.
  • Un propriétaire qui loue des logements meublés sera en BIC, car la location meublée est assimilée à une activité commerciale.

Les erreurs courantes à éviter

Mauvaise déclaration de son activité

Certains auto-entrepreneurs déclarent leur activité dans la mauvaise catégorie, ce qui peut entraîner des rectifications fiscales. Pour éviter cela, il est important de bien identifier si l’activité est commerciale ou libérale.

Ne pas anticiper les charges réelles

L’abattement forfaitaire peut sembler intéressant, mais si votre activité nécessite des dépenses importantes (logiciels, matériel, déplacements), il peut être préférable d’envisager un autre régime fiscal.

Oublier les seuils de chiffre d'affaires

Un dépassement des seuils de la micro-entreprise impose un passage au régime réel, ce qui implique une comptabilité plus stricte et des obligations supplémentaires.

Ce qu'il faut retenir ! 
  • BIC : concerne la vente de biens et les activités artisanales, avec un abattement forfaitaire plus élevé pour la vente.
   • BNC : destiné aux professions libérales et aux prestations de service intellectuelles, avec un abattement moindre.
  • Le choix est automatique selon l’activité, mais il impacte la comptabilité et la fiscalité.
  • Si votre activité génère beaucoup de frais, envisager une sortie du régime de la micro-entreprise peut être judicieux.
  • Toujours bien déclarer son activité dès le départ pour éviter les erreurs et anticiper les obligations fiscales.
Face à ces éléments, il est essentiel de prendre le temps d’analyser son activité et ses besoins avant de se lancer. En cas de doute, consulter un expert-comptable peut être une démarche judicieuse pour éviter toute erreur de classification et optimiser son activité dès le départ.