6_astuces_pour_passer_de_Salarié_à_Auto-entrepreneur_sans_se_planter

6 astuces pour passer de Salarié à Auto-entrepreneur sans se planter

Publié le 28/11/2024 10:58 | Mis à jour le 28/11/2024 12:39 | 10 min de lecture

Avez-vous déjà réfléchi à ce qui vous motive le plus dans votre travail ? Est-ce la stabilité, la sécurité et la prévisibilité d’un salaire fixe chaque mois ? Ou peut-être êtes-vous plutôt attiré par la liberté, l’autonomie et l’idée de diriger votre propre activité ? Si ces deux idées vous parlent, sachez que vous n’êtes pas seul. 
De plus en plus de personnes se retrouvent face à un dilemme : choisir entre le statut d’auto-entrepreneur ou celui de salarié. Chacun de ces statuts possède ses avantages et inconvénients, en fonction de vos objectifs professionnels et de votre situation personnelle. Alors, comment faire le bon choix ?
La transition de salarié à auto-entrepreneur est une étape importante dans la vie professionnelle, souvent motivée par le désir d'indépendance, de flexibilité ou de concrétisation d'un projet personnel. Cependant, pour réussir cette transition sans angoisse, il est essentiel de bien se préparer et de suivre certaines étapes fondamentales. Nous partageons avec vous conseils et astuces pour vous aider à franchir ce cap avec sérénité.

Comprendre les différences entre auto-entrepreneur et salarié

Avant d’aller plus loin, il est essentiel de bien comprendre ce qui différencie ces deux statuts.

L'auto-entrepreneur : liberté et responsabilité

La France comptait 2.715 millions d’auto entrepreneur en 2023 selon l’URSSAF, L’auto-entrepreneur est un professionnel indépendant. Ce statut permet à une personne de démarrer une activité avec peu de formalités administratives et sans nécessiter de capital de départ. L’auto-entrepreneur gère seul son activité, ses clients, ses horaires et ses revenus.

Les avantages de ce statut sont nombreux :

• Indépendance totale : vous êtes seul maître à bord. Vous définissez vos horaires, vos tarifs et votre manière de travailler.
• Simplicité administrative : la création d’une auto-entreprise est rapide, peu coûteuse et la comptabilité est allégée.
• Flexibilité : vous êtes libre de choisir vos missions et d’organiser votre emploi du temps comme vous l’entendez.
Cependant, cette liberté a aussi ses inconvénients. En effet, l'auto-entrepreneur n’a pas droit à la sécurité sociale complète et à des congés payés. Ses revenus sont aussi soumis à des aléas : ils dépendent directement de son chiffre d'affaires, ce qui peut entraîner une instabilité financière.
Cotisations sociales : elles sont calculées sur le chiffre d'affaires réalisé. Cependant, l’auto-entrepreneur ne peut pas déduire de charges, contrairement à un salarié ou à un entrepreneur classique.

Le salarié : stabilité et sécurité

Le statut de salarié est celui qui offre la plus grande sécurité. En tant que salarié, vous êtes lié par un contrat de travail avec un employeur, qui détermine vos missions, vos horaires et votre rémunération.

Les avantages de ce statut :

• Rémunération fixe : le salarié perçoit un salaire mensuel qui lui assure des revenus réguliers.
• Protection sociale complète : le salarié bénéficie de la sécurité sociale, des congés payés, de l'assurance chômage et de la retraite.
• Moins de démarches administratives : c’est l’employeur qui se charge de toutes les démarches administratives, y compris les cotisations sociales.
Cependant, le salarié doit se plier aux règles de l’entreprise et à son organisation. Il peut avoir moins de flexibilité et de liberté dans son travail. En outre, il doit souvent respecter des horaires stricts et des contraintes imposées par son employeur.

Comment choisir entre ces deux statuts ? Le choix entre ces deux statuts dépend principalement de vos objectifs et de votre situation personnelle, selon L’INSEE, 29% de micro entrepreneurs exerçaient simultanément leur activité et leur emploi comme salarié, Voici quelques questions à se poser pour mieux cerner vos priorités.
1. Quelle est votre situation financière actuelle ?
Si vous avez besoin de revenus réguliers et stables, le statut salarié peut être la meilleure option. En effet, il garantit une rémunération fixe chaque mois, ce qui peut être un avantage en termes de sécurité financière. En revanche, si vous êtes prêt à accepter une certaine instabilité financière pour avoir plus de liberté et de contrôle sur votre activité, le statut d’auto-entrepreneur peut répondre à vos attentes.
2. Quelle est votre tolérance au risque ?
Le statut salarié est souvent perçu comme plus sécurisant, car il offre une couverture sociale complète. Si vous êtes à la recherche d’une certaine stabilité professionnelle, cela peut être un critère déterminant. En revanche, le statut d'auto-entrepreneur est plus risqué, car vos revenus dépendent directement de votre capacité à trouver des clients et à générer du chiffre d'affaires. Si l’idée de vivre avec un revenu variable ne vous effraie pas et que vous aimez le défi, l’auto-entrepreneuriat peut être une voie intéressante.
3. Quels sont vos objectifs professionnels à long terme ?
Si votre objectif est de gérer une entreprise et d'être maître de vos décisions, l'auto-entrepreneuriat est la voie à suivre. En revanche, si vous préférez la sécurité d’un emploi stable et le fait de pouvoir consacrer du temps à d’autres projets personnels sans trop vous soucier de la gestion d’une entreprise, le salariat reste un choix judicieux.

Comment organiser ma transition ?

1. Préparer votre projet en amont

Effectuez un bilan de compétences : 
Avant de vous lancer, il est indispensable de faire un point sur vos compétences. Un bilan de compétences permet d’évaluer vos forces et vos axes de progression, afin de déterminer si vous êtes prêt pour l’aventure entrepreneuriale. C’est aussi l’occasion de cibler les formations nécessaires pour acquérir des savoir-faire spécifiques à votre futur domaine d’activité.
Déterminez vos aspirations personnelles et professionnelles : 
Êtes-vous prêt à gérer votre propre entreprise, avec toutes les responsabilités que cela implique ? Prenez le temps de réfléchir à vos motivations profondes et à la façon dont elles se traduisent dans votre quotidien professionnel. Il est essentiel que votre projet soit aligné avec vos aspirations personnelles pour garantir une véritable épanouissement dans votre nouvelle carrière.
Réalisez une étude de marché : 
Il est essentiel de comprendre le marché dans lequel vous souhaitez vous lancer. Une étude de marché vous permettra de valider la viabilité de votre projet, de connaître vos futurs concurrents et de cibler les besoins non satisfaits des consommateurs. Cette analyse approfondie vous aidera à définir un positionnement stratégique.

2. Sécuriser votre transition

Envisagez un congé pour création d'entreprise : 
Pour tester votre activité sans prendre de risques financiers immédiats, vous pouvez opter pour un congé pour création d'entreprise, qui peut durer jusqu’à deux ans. Cela vous permet de tester votre idée en restant salarié tout en bénéficiant de la sécurité de votre emploi.
Vérifiez vos droits aux allocations chômage : 
Avant de démissionner, il est important de vérifier vos droits aux allocations chômage. Certaines situations permettent de conserver ses droits, notamment si vous justifiez de la création d’une entreprise viable. Renseignez-vous sur les conditions d’accès à ces aides afin de sécuriser votre passage au statut d’auto-entrepreneur.
Consultez un conseiller en évolution professionnelle : 
Un conseiller en évolution professionnelle (CEP) peut vous accompagner dans votre démarche de reconversion. Ce professionnel vous aidera à clarifier votre projet, à identifier des ressources et à vous orienter vers les meilleures solutions pour réussir votre transition.

3. Préparez-vous financièrement

Constituez une épargne de précaution :
Lors de votre passage au statut d'auto-entrepreneur, vous devrez probablement faire face à une baisse de revenus, au moins temporairement. Il est donc important de constituer une épargne de précaution pour sécuriser vos arrières pendant les premiers mois de votre activité. Cela vous permettra de mieux gérer les imprévus.
Évaluez vos besoins en assurances :
Ne négligez pas les assurances nécessaires pour protéger votre activité. Cela inclut notamment une responsabilité civile professionnelle, une couverture santé adaptée et une prévoyance pour vous prémunir contre d’éventuelles difficultés. Ces protections sont essentielles pour limiter les risques financiers.
Renseignez-vous sur les aides disponibles : 
De nombreuses aides financières existent pour soutenir les auto-entrepreneurs, comme l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise) ou l'ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise). Renseignez-vous sur ces dispositifs pour alléger votre lancement et optimiser vos ressources.

4. Respecter vos obligations légales

Vérifiez la compatibilité avec votre contrat de travail : 
Avant de vous lancer, assurez-vous que votre projet est compatible avec votre contrat de travail actuel. Certaines entreprises interdisent à leurs salariés de créer une activité concurrente, en raison de clauses de non-concurrence. Lisez attentivement votre contrat pour éviter tout litige.
Informez votre employeur : 
Si votre activité a une incidence sur votre emploi actuel, informez votre employeur de votre projet. Cette transparence vous permettra d’éviter toute mauvaise surprise et de conserver une relation professionnelle saine et respectueuse.
Respectez les règles de concurrence loyale : 
Il est primordial de respecter l’obligation de loyauté envers votre employeur. Assurez-vous que votre activité ne constitue pas une concurrence déloyale, en particulier si vous travaillez dans le même secteur. Il est souvent judicieux de vous faire conseiller sur ces points juridiques pour éviter des complications futures.

5. Créez votre micro-entreprise

Choisissez l’activité adaptée au statut d’auto-entrepreneur : 
Le statut d'auto-entrepreneur est conçu pour des activités spécifiques. Vérifiez que votre projet est compatible avec ce régime, car certains secteurs, comme la vente de biens ou la fourniture de services nécessitant d'importants investissements matériels, peuvent ne pas être adaptés. Ce statut est principalement destiné aux activités indépendantes à faible coût initial.
Effectuez les démarches d’immatriculation : 
La création de votre micro-entreprise se fait en ligne, via des plateformes dédiées. Une fois immatriculé, vous obtiendrez un numéro de SIRET, indispensable pour travailler légalement. Cette démarche est rapide et peu coûteuse, mais il est important de ne pas la négliger.
Optez pour le régime fiscal adapté : 
Le régime fiscal du micro-entrepreneur propose plusieurs options, dont le versement libératoire de l’impôt. Ce mode de taxation peut être avantageux pour certains profils. Il est conseillé de bien vous renseigner sur ces options afin de choisir celle qui correspond le mieux à votre situation.

6. Développez progressivement votre activité

Commencez en parallèle de votre emploi salarié : 
Il est souvent plus rassurant de commencer votre activité en parallèle de votre emploi salarié, en réduisant progressivement votre temps de travail pour vous consacrer à votre nouvelle entreprise. Cette transition douce vous permettra de tester la viabilité de votre projet sans pression.
Constituez un réseau professionnel : 
Le réseautage est un élément clé pour développer votre activité. Participez à des événements, des salons professionnels et des forums pour rencontrer des clients potentiels, des partenaires et d’autres entrepreneurs. Un réseau solide vous aidera à trouver vos premiers clients et à vous faire connaître dans votre secteur.
Évaluez régulièrement la progression de votre activité : 
Prenez l’habitude d’évaluer régulièrement les résultats de votre activité pour ajuster vos stratégies si nécessaire. Que ce soit en termes de rentabilité, de progrès commerciaux ou de satisfaction client, cette évaluation continue vous permettra de maintenir votre entreprise sur la bonne voie.

Le choix vous appartient, La transition de salarié à auto-entrepreneur est une aventure passionnante, mais qui nécessite une préparation minutieuse pour être réussie. En suivant les étapes décrites et en vous préparant à affronter les défis, vous augmenterez vos chances de succès tout en minimisant les risques. Restez organisé, gardez vos objectifs clairs et ne sous-estimez pas l’importance de bien comprendre le cadre juridique et fiscal de votre nouvelle activité.